L’ancien président du Conseil régional de Ternopil a versé une caution record

Chas Pravdy - 23 juin 2025 19:13

L'ancien président du Conseil régional de Ternopil, Mykhailo Holovko, soupçonné d'être impliqué dans des affaires de corruption, a été libéré sous caution de plus de 15 millions de hryvnias. Cette décision a été prise à la veille du verdict final du tribunal, qui a bénéficié d'une large couverture médiatique et suscité un tollé général. Selon les informations fournies à Ukrainska Pravda par Olesya Chemerys, la caution finale de 15 003 740 hryvnias a été intégralement versée par Holovko lui-même. Cette mesure visait à garantir sa participation à la procédure avant que le verdict ne devienne exécutoire, soit dans les 30 jours suivant la date de la décision. Il convient de noter qu'il ne s'agit pas uniquement d'obligations pécuniaires. Le tribunal a également imposé plusieurs obligations supplémentaires à l'accusé. Selon la décision, Holovko doit maintenir sa présence dans la région de Ternopil, ne pas sortir de ses frontières sans l'autorisation du tribunal et signaler aux autorités chargées de l'enquête tout changement de lieu de résidence ou de travail. Un autre point important est l'obligation de remettre son passeport au bureau du Service national des migrations de la région de Ternopil pour tout voyage à l'étranger, si disponible. De plus, Holovko est tenu de porter un dispositif de contrôle électronique afin de garantir le respect des conditions de la mesure préventive. Cette décision est l'aboutissement logique d'une série de procédures judiciaires qui ont duré plusieurs mois et ont eu un large écho auprès du public. La Cour suprême anticorruption a récemment reconnu l'ancien président du conseil régional de Ternopil coupable de corruption et l'a condamné à neuf ans de prison avec confiscation de biens. Cette décision a été prise dans le cadre de l'enquête pénale ouverte par la Cour suprême anticorruption contre Holovko et ses adjoints en 2023. Le contexte des événements est frappant. L'été dernier, Mykhailo Golovko a été arrêté dans le cadre d'une enquête pour perception d'avantages illégaux. Selon l'enquête, entre janvier et juin 2023, il a exigé, avec deux adjoints de l'administration militaro-civile de Ternopil, près de 1,8 million de hryvnias d'un entrepreneur. En échange de cette somme, ils se sont engagés à ne pas entraver la signature des documents relatifs à la réalisation de travaux de construction et de réparation d'infrastructures appartenant à la compagnie régionale. Golovko a été arrêté en juin 2023. Une mesure préventive, l'arrestation, assortie de la possibilité de verser une caution de 805 000 hryvnias, a initialement été retenue. Après le versement de la caution, il a été libéré sous engagement écrit de ne pas quitter le territoire. Cependant, en août de la même année, le tribunal a reconduit Golovko dans ses fonctions de président du conseil régional, mais quelques heures plus tard, les adjoints l'ont de nouveau démis de ses fonctions. En février 2024, de nouveaux soupçons ont surgi. Lors de la déclaration de ses biens, Golovko n'a pas déclaré de patrimoine supérieur à 2 millions de hryvnias, ce qui a constitué un motif supplémentaire d'ouverture d'une procédure pénale. L'histoire de son collègue, Ihor Haiduk, chef adjoint de l'administration régionale de Ternopil, condamné en mars par la Cour suprême d'appel pénale à 8 ans et 2 mois de prison pour avoir tenté d'obtenir un pot-de-vin de 1,8 million de hryvnias, a été beaucoup plus médiatisée. Son cas est également devenu un exemple frappant de la lutte menée par les forces de l'ordre contre la corruption systémique dans la région. Dans l'ensemble, cette série de procès a démontré l'intensification de la lutte anticorruption en Ukraine et constitue un signal pour les autres responsables que les crimes de corruption ne restent pas impunis. La décision finale concernant Golovko, ainsi que les futurs procès dans cette affaire, seront analysés en détail par le public et les critiques, car ce sont ces crimes qui sapent la confiance dans les institutions publiques et nuisent au développement de la région et du pays dans son ensemble.

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