La Serbie a annoncé la suspension de toutes ses livraisons de munitions, dans un contexte de débat politique houleux et de critiques de la part de la Russie concernant des exportations d’armes prétendument destinées à l’Ukraine

Chas Pravdy - 23 juin 2025 18:16

Cette décision s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes concernant les fournitures militaires en provenance de Belgrade, ainsi que dans le but d'assurer la sécurité du pays et de stabiliser la situation autour de son industrie de défense, qui contribue significativement à son économie et à ses capacités de défense. Le président serbe, Aleksandar Vučić, a annoncé cette décision lors d'une conférence de presse, exprimant sa position et répondant aux critiques de la Fédération de Russie, accusée de faciliter l'approvisionnement en munitions serbes dans les conflits régionaux, notamment en Ukraine. Les participants à la discussion soulèvent depuis longtemps la question de l'utilisateur final des armes serbes et de leur transport. M. Vučić a alors souligné que son gouvernement accordait la plus haute importance à la sécurité. Il a souligné : « Je suis préoccupé par la sécurité de notre pays et des travailleurs de l'industrie militaire, où sont produites les munitions destinées à l'exportation. La production et la fourniture d'armes sont soumises à des règles strictes, et nous ne pouvons nous permettre de participer à des conflits qui surgissent bien au-delà de notre zone d'intérêt. » Vučić a tourné en dérision les spéculations sur les destinations possibles des exportations, soulignant : « Je ne peux pas exporter d’armes vers l’Asie, l’Afrique, l’Europe ou l’Amérique ; où alors ? Vers l’Antarctique ? » Il a également souligné que des munitions serbes avaient récemment été repérées en Ukraine, ainsi que dans les deux camps du conflit, ce qui a suscité l’indignation et les critiques de la communauté internationale, et de la Russie en particulier. Vučić a souligné que pour empêcher toute nouvelle utilisation d’armes serbes dans les hostilités, la meilleure solution était de réduire temporairement les approvisionnements, voire de stocker temporairement les armes dans des entrepôts internes, « afin qu’elles ne se retrouvent pas dans des zones sensibles ». Quant aux détails techniques, le président serbe a souligné que le pays avait actuellement suspendu toutes les exportations d’armes et d’équipements militaires vers les marchés étrangers. Il a également nié toute fourniture d’armes à Israël, déclarant : « Nous n’exportons rien pour le moment. » Vučić a souligné que cette décision avait été prise en réponse à l’indignation politique et publique, et que les autorités se concentraient désormais sur l’élaboration d’un nouveau plan d’action tenant compte des intérêts et de la sécurité du pays. Il convient de noter qu'il y a quelques semaines à peine, les entreprises de défense serbes ont été critiquées par la Russie. Selon les services de renseignement russes, elles continuent de fournir des munitions à des pays impliqués dans des conflits militaires, dont l'Ukraine, obligeant Moscou et Belgrade à rechercher des solutions diplomatiques et politiques pour résoudre la situation. Moscou a réagi en exprimant sa vive inquiétude à ce sujet, soulignant qu'une telle politique des entreprises de défense serbes viole la neutralité du pays et porte atteinte à son statut international. Il convient de noter que le président Vučić avait évoqué à plusieurs reprises la possibilité de vendre des munitions par l'intermédiaire d'entreprises vendant des armes à l'armée ukrainienne, ce qui avait suscité l'indignation des responsables russes et de ses opposants en Europe. Aujourd'hui, le gouvernement serbe s'efforce d'éviter de nouveaux conflits et de préserver son statut de pays neutre, soucieux d'éviter une escalade des tensions internationales. L'arrêt des exportations d'armes constitue une étape importante dans cette direction, alors que Belgrade renforce sa politique de retenue, s'efforçant de réduire les risques de nouvelles crises et de maintenir la stabilité dans la région et au-delà. Cette décision témoigne notamment d'un changement dans les priorités de la politique étrangère du pays, qui privilégie une plus grande prudence diplomatique en matière d'approvisionnement militaire. Parallèlement, dans un contexte de conflit militaire actif en Europe de l'Est et de relations tendues entre la Russie et l'Occident, une telle stratégie pourrait laisser entrevoir une volonté de préserver la stabilité interne et d'éviter de nouvelles sanctions et complications internationales. Par conséquent, la communauté internationale suivra de près l'évolution de la situation en Serbie dans le contexte de cette suspension et des prochaines mesures prises par le gouvernement. Il est évident que la décision de Belgrade prend en compte non seulement la situation politique intérieure, mais aussi la situation internationale complexe, où les questions d'approvisionnement militaire et de neutralité demeurent un sujet très délicat et crucial à long terme.

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