Après la nomination de Rouslan Kravtchenko au poste de procureur général, de nombreux changements de personnel ont eu lieu au sein du parquet, selon nos sources, qui connaissent bien le fonctionnement interne des forces de l’ordre

Chas Pravdy - 23 juin 2025 17:15

Ces changements ont débuté immédiatement après l'approbation officielle de la nomination d'un nouveau chef du parquet. Ainsi, selon plusieurs sources fiables au sein de l'UGP, le 23 juin, des hauts fonctionnaires du parquet ont déjà entamé le processus de révocation. Victoria Litvinova et Anton Voitenko ont notamment été priés de quitter leurs fonctions. Ils sont adjoints du procureur général et occupaient des postes clés au sein du parquet. Par ailleurs, un autre adjoint, Ihor Musteca, dont les propos ont déjà été publiés dans des enquêtes journalistiques, notamment dans le projet « hromadske », devrait démissionner prochainement. L'information concernant sa révocation est déjà disponible, mais la raison de ce report fait toujours l'objet de discussions parmi les initiés : selon certaines sources, les délais pourraient avoir été reportés en raison de son anniversaire célébré le 23 juin, date à laquelle la direction a décidé de ne pas le rendre public. Par ailleurs, le procureur général adjoint, Oleksiy Khomenko, est toujours en poste. Il jouit d'une bonne réputation et est associé, dans les cercles restreints, au chef du cabinet présidentiel, Andriy Yermak, ce qui ajoute à la dynamique politique complexe entourant les décisions relatives au personnel. Khomenko était à la tête du département lors de la démission immédiate du précédent procureur général et en est resté le chef de facto pendant longtemps. Le processus de nomination a débuté le 16 juin, lorsque le président de l'époque, Volodymyr Zelensky, a déposé sa candidature au poste de procureur général auprès de la Verkhovna Rada. Il convient de noter que c'était la première fois depuis plusieurs mois – depuis octobre 2024 – que le Parlement examinait ce poste. Cette période avait été marquée par une longue période d'accalmie en matière de personnel : à cette époque, seules les fonctions du chef par intérim, le premier adjoint Oleksiy Khomenko, étaient à la Verkhovna Rada. L'étape suivante a été l'examen de la candidature de Kravchenko. Dès le 17 juin, le groupe des « Serviteurs du peuple » a soutenu, lors d'une réunion, sa candidature au Parlement. Cette candidature a également été recommandée par la Commission des forces de l'ordre compétente de la Verkhovna Rada, et le 17 juin, la Rada a approuvé la nomination du président. Sur cette base, le 21 juin, Volodymyr Zelensky a signé un décret portant nomination officielle de Rouslan Kravchenko au poste de procureur général d'Ukraine, mettant ainsi fin à une longue période de troubles au plus haut niveau du parquet. On s'attendait à ce que le nouveau responsable active tous les processus internes et commence à mettre à jour le système. Au même moment, moins d'un mois s'est écoulé depuis la publication par les médias d'informations révélant les fraudes financières familiales du procureur général adjoint Ihor Musteca. Les chroniqueurs de Hromadske ont publié une enquête révélant que pendant la guerre, la famille Musteca s'était considérablement enrichie. Il s'agissait notamment de l'acquisition de biens immobiliers de luxe à Kiev et à Tchernivtsi, ainsi que d'un enrichissement astucieux grâce à l'acquisition de voitures de luxe valant des centaines de milliers de dollars. Selon ces informations, en mars 2022, le père du procureur général adjoint aurait transféré en Roumanie plus d'un million de dollars et 100 000 euros supplémentaires en espèces, qu'il n'aurait pas déclarés, selon des témoignages, pour se soustraire à ses obligations fiscales. Cette information a suscité un écho public encore plus important, confirmant les soupçons d'abus au plus haut niveau des forces de l'ordre. Ainsi, les changements dans la composition du personnel de l'UCP avec l'arrivée d'un nouveau dirigeant sont devenus plus qu'une simple formalité - ils sont la porte d'entrée vers un reformatage plus large du système, et le processus est susceptible de se poursuivre, provoquant de nombreuses discussions et tentatives pour comprendre les véritables raisons et objectifs de la politique future des nouvelles autorités dans le domaine de la justice.

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