Les États-Unis refusent de soutenir la réduction du plafond des prix sur le pétrole russe, ce qui suscite des préoccupations chez les politiciens et analystes européens

Chas Pravdy - 14 juin 2025 04:34

Selon l'agence d'information réputée Bloomberg, qui cite des sources diplomatiques et officielles, ce refus complique les tentatives de l’Union européenne et du Royaume-Uni d’appliquer un mécanisme efficace pour limiter les revenus de la Russie provenant de la vente de pétrole, une composante importante de leur stratégie diplomatique visant à faire pression sur Moscou par le biais de sanctions économiques. D’après Bloomberg, les États-Unis s’opposent catégoriquement à la baisse du plafond des prix du pétrole russe, ce qui va à l’encontre des principaux objectifs des alliés du « G7 » — réduire les flux financiers vers le budget russe, utilisés pour financer l’agression contre l’Ukraine. Selon des sources, cette décision dépend en grande partie de la volonté politique de l’administration américaine, notamment du président Donald Trump, bien que récemment, l’administration n’ait pas montré de volonté de revoir sa position, exprimée lors d’une réunion des ministres des Finances du G7 plus tôt cette année. La justification de leur manque de flexibilité réside dans leur désir de maintenir le contrôle sur le marché mondial de l’énergie, ainsi que dans leur politique à l’égard de la Russie. Alors que l’Union européenne et le Royaume-Uni insistent pour réduire le plafond maximal des prix du pétrole russe, passant de 60 à 45 dollars le baril afin de diminuer les recettes de Moscou et limiter ses capacités à financer ses opérations militaires en Ukraine, Washington reste inflexible. Selon l’un des informateurs de Bloomberg, les dirigeants européens envisagent également d’agir de manière indépendante et sans la participation des États-Unis, en abaissant le plafond de prix sans soutien américain. « Étant donné que la majorité des approvisionnements en pétrole russe transitent près des eaux européennes, cela pourrait avoir un certain impact dans le cadre d’une telle décision. Cependant, sans une coopération alliée, notamment la participation des États-Unis, l’effet serait nettement moins efficace », explique l’une des sources. L’idée est qu’un accord international approfondi et coordonné, notamment avec la participation de tous les pays du G7, pourrait considérablement renforcer l’efficacité des mécanismes de sanctions. L’histoire autour de cette question a ses antécédents : comme l’avait déjà rapporté « European Pravda », dans le cadre du 18e paquet de sanctions de l’Union européenne, il est envisagé de réduire le plafond maximal des prix pour le pétrole russe de 60 à 45 dollars le baril, afin de limiter le financement de la machine de guerre russe. Par ailleurs, l’Ukraine a récemment appelé ses partenaires européens à réduire encore davantage ce plafond — jusqu’à 30 dollars — compte tenu de la nécessité de maximiser la pression sur Moscou. Face à la possibilité que les États-Unis refusent de soutenir une nouvelle baisse du plafond de prix, l’UE ne ferme pas la porte à l’action autonome et pourrait décider de son propre chef dans cette direction. Cela pourrait devenir l’un des enjeux majeurs d’une nouvelle vague de mesures restrictives contre la Russie, toutes visant à intensifier la pression économique et à arrêter le financement de la guerre. Toutefois, la situation reste tendue, et il demeure incertain si l’Europe et le Royaume-Uni pourront tracer leur propre voie pour réduire les plafonds de prix sans le soutien américain, ce qui complique la coordination internationale dans la lutte pour diminuer les revenus russes issus de la vente de pétrole.

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