Un député national d’Ukraine, connu pour son orientation pro-russe et ses activités activement anti-gouvernementales, a été officiellement accusé de haute trahison
Le Bureau du procureur général a annoncé une nouvelle suspicion à l’encontre d’Evgeny Shevchenko, dans le cadre d’une vaste enquête concernant ses actions visant les intérêts de l’État ukrainien, notamment pendant la période de l’invasion militaire à grande échelle de la Russie. Les informations proviennent du Bureau de la sécurité nationale et du Procureur général. Selon les autorités chargées de l’enquête, dès novembre 2024, après l’aboutissement d’expertises psychologiques, linguistiques et militaires approfondies, une première suspicion de haute trahison a été portée contre le député. Cette étape fait suite à la détection de sa collaboration dans la préparation et la diffusion de contenus anti-ukrainiens, qui nuisaient à la sécurité défensive et informationnelle de l’État, et ce, avant le début de l’invasion russe à grande échelle. Après le 24 février 2022, date du début de l’agression à grande échelle, l’activité du député ne s’est pas arrêtée, bien au contraire, elle s’est intensifiée. Selon l’enquête, il s’est livré à l’enregistrement de programmes et de vidéos sur ses propres plateformes, a réalisé des interviews avec des blogueurs et des experts pro-russes, qui ont ensuite été diffusés par des médias de propagande russes. L’objectif de cette activité était de façonner dans la société russe des idées erronées sur la position officielle du gouvernement ukrainien. La propagande diffusée a créé l’image selon laquelle le gouvernement ukrainien et ses forces armées seraient incapables de protéger le pays, ainsi que répandu des calomnies sur l’incapacité supposée de l’Ukraine à parvenir à la paix et sur les conditions à accepter pour négocier avec la Russie. Un autre épisode que le parquet considère concerne de nombreux déplacements du député en Biélorussie, où il a rencontré des représentants de cercles d’État, du monde des affaires ainsi que le président autoproclamé Alexandre Loukachenko. Lors de ces visites, il a propagé de fausses informations selon lesquelles il n’y aurait aucune menace venant des troupes biélorusses et aucune invasion possible depuis ce pays — ce qui constitue une occasion de diffuser de la désinformation et de saper la confiance dans la défense de l’Ukraine. À la suite de ces faits, les enquêteurs de haut niveau ont en plus informé le parlementaire de la suspicion de haute trahison dans le cadre d’une procédure pénale. Ce crime prévoit une peine sévère — la réclusion à perpétuité avec confiscation des biens. Actuellement, il est détenu dans un centre de détention provisoire et demeure sous le contrôle total des autorités chargées de l’enquête. Ce cas est devenu l’une des affaires les plus médiatisées dans les cercles politiques et juridiques en Ukraine, étant donné que le suspect est connu pour son attitude ouvertement pro-russe et ses activités activement pro-russes, contraires à la politique d’État et aux intérêts du pays en temps de guerre. Une enquête approfondie et les procédures juridiques à venir permettront de clarifier toutes les circonstances et de punir les responsables de haute trahison, un crime particulièrement grave en période d’agression militaire.