Aux États-Unis et en Ukraine, des enquêtes d’envergure sur des abus de corruption se poursuivent, portant potentiellement atteinte à la nation pour des milliards de hryvnias
Le Bureau national anticorruption (NABU) et le Bureau spécialisé anticorruption (SAP) ont récemment annoncé plusieurs suspicions à l’encontre de hauts responsables, notamment des personnes étroitement liées à l’ancien ministre du Développement régional, Oleksii Chernyshov. Ces actions constituent une étape significative dans la lutte contre la corruption à grande échelle dans le secteur public, en particulier dans le domaine de la construction et de la gestion des ressources foncières. Selon les informations officielles, les enquêteurs et les procureurs ont découvert un système de malversations pouvant avoir causé des pertes supérieures à un milliard de hryvnias pour l’État. Lors des investigations menées les 12 et 13 juin, cinq hauts responsables ont été mis en examen. Il s’agit notamment de l’ancien secrétaire d’État du Ministère du Développement régional, Vasyl Volodin, de l’ancien conseiller du ministre, Mykola Horbato, ainsi que de l’ancienne dirigeante de l'entreprise d’État « Ukrkomunobsluhouvania », Alla Sushon. Par ailleurs, l’enquête a identifié la participation de promoteurs immobiliers et de leurs intermédiaires dans des schémas frauduleux de construction à Kiev, qui auraient pu réduire de plus de trois fois la valeur réelle du terrain, causant à l’État des pertes estimées à plus d’un milliard de hryvnias. Selon l’enquête, cette chaîne de corruption a débuté encore lors du mandat de l’ancien ministre Chernyshov, lorsqu’il dirigeait le ministère du Développement régional. Elle consistait en ce que certains responsables, dont des fonctionnaires du ministère, facilitaient l’attribution d’un terrain de plus de 11 hectares à Kiev à une entreprise publique sans bases juridiques valides. Pour cela, un mécanisme avait été instauré, permettant d’émettre des permis pour d’importantes obligations économiques et de conclure des accords d’investissement avec les promoteurs. Ces accords prévoyait que une partie des futurs appartements resterait sous gestion de l’État, mais en réalité, ce nombre a été considérablement réduit par une baisse de l’évaluation du terrain et de ses constructions, presque au cinquième. Cela a entraîné une perte pour l’État de plus d’un milliard de hryvnias sous forme de biens immobiliers, dont la vente à leur prix du marché aurait été potentiellement envisageable. Les responsables impliqués ne sont pas seulement des administrateurs, mais aussi des promoteurs immobiliers, qui auraient reçu une rente illicite sous la forme de remises sur des appartements dans des quartiers résidentiels déjà construits à Kiev. Le prix au mètre carré dans ces appartements aurait été réduit à 1 000-8 000 hryvnias contre un prix de marché d’environ 30 000 hryvnias. Le montant total de la corruption est estimé à 16,8 millions de hryvnias. De plus, selon l’enquête, la directrice de l’entreprise publique aurait signé des contrats avec les promoteurs leur permettant d’obtenir une partie des appartements à prix réduit, compliquant davantage l’ampleur de la fraude. Un aspect clé de l’enquête a été la réalisation de plusieurs perquisitions, notamment dans l’appartement de l’épouse de l’un des inculpés, Vadym Marchuk, un agent de sécurité qui, entre 2021 et 2023, a assuré la protection de Chernyshov, l’ancien ministre. D’après les documents officiels et les données du service, il est confirmé que Marchuk réside dans cet appartement et que les perquisitions visaient à établir les liens entre les hauts responsables et le réseau criminel. Il convient de préciser qu’Oleksii Chernyshov se trouve actuellement en déplacement à l’étranger, et sa participation directe aux activités de corruption n’a pas encore été confirmée. Par ailleurs, « Naftogaz Ukraine » et d’autres institutions publiques ont officiellement rejeté tout lien entre ces enquêtes et l’activité actuelle de ces responsables dans le groupe « Naftogaz ». Les représentants de la société ont assuré que l’enquête concerne les emplois passés des individus et n’a aucun rapport direct avec leur activité professionnelle actuelle. L’enquête est toujours en cours, et les procureurs et enquêteurs prévoient de formuler de nouvelles suspicions et de continuer la lutte contre la corruption, même aux plus hauts niveaux du pouvoir. Il est important de souligner que pour la première fois depuis de nombreuses années, de telles enquêtes d’une telle envergure et en profondeur sont menées avec une transparence et une ouverture maximales dans notre pays, ce qui donne de l’espoir de faire triompher la justice et de réduire le niveau de corruption dans l’ensemble de l’État.