MÉDIAS : La Hongrie a présenté sa version du « scandale d’espionnage » avec l’Ukraine à l’OTAN

Chas Pravdy - 12 juin 2025 21:42

Les cercles de renseignement internationaux et des sources diplomatiques ont obtenu de nouveaux détails concernant l’incident lié à une activité d’espionnage qui a éclaté entre la Hongrie et l’Ukraine en mai de cette année. Selon les informations publiées par le projet ukrainien VSquare, faisant référence à des sources anonymes dans le secteur de la sécurité nationale hongrois, c’est Budapest qui aurait transmis à l’OTAN un rapport officiel présentant sa propre version des événements qui ont conduit à l’expulsion mutuelle de diplomates et à des arrestations. Selon ce rapport, également diffusé en environnement nato, les services secrets hongrois ont exprimé leur version des causes et circonstances du scandale. Le document affirme que l’Ukraine aurait violé le protocole diplomatique en divulguant des informations sur l’arrestation dans notre pays de suspects d’activités d’espionnage — alors qu’elle aurait dû garder cette information confidentielle, conformément aux pratiques diplomatiques. Ce que, selon les renseignements hongrois, Budapest a perçu comme une démarche agressive et inadmissible de la part de Kiev. En réaction aux actions de la partie ukrainienne, le rapport souligne que Budapest aurait pris des mesures fermes, notamment en expulsant des diplomates ukrainiens pour espionnage — ce qui a provoqué un court mais assez retentissant scandale diplomatique. De plus, les services secrets hongrois auraient arrêté plusieurs civils ukrainiens dépourvus d’immunité diplomatique, suspectés d’activités d’espionnage au profit de l’Ukraine. Selon la version hongroise, il s’agissait d’une mesure nécessaire pour protéger la sécurité nationale du pays, notamment en démantelant et neutralisant un réseau d’espionnage opérant sur le territoire hongrois. Par ailleurs, le rapport évoque une considération politique derrière cette démarche : il est estimé que le service de renseignement, en particulier la société KNBSZ, si l’on évite les procédures diplomatiques complexes, aurait concentré ses efforts sur la lutte contre l’espionnage, considéré comme une menace sérieuse pour les intérêts de l’État. C’est pourquoi, selon la position officielle hongroise, toute question relative à leur opération d’espionnage ou à leur service de renseignement extérieur (DRE) devrait être traitée directement avec le service militaire de renseignement KNBSZ, qui aurait mené ces actions. Il est à noter que cette version de la partie hongroise a déjà reçu un soutien dans les milieux diplomatiques. En même temps, des responsables ukrainiens, notamment le président Volodymyr Zelensky, ont unanimement affirmé dans leurs interviews que la responsabilité de la détection et de la déconstruction des réseaux d’espionnage dans la région de Zakarpattia incombe entièrement aux services secrets hongrois. Le journal « Европейська правда » (EuroPravda), citant des sources informées, a déjà rappelé qu’au 9 mai, à Uzhgorod et Ternopil, des réseaux d’agents du renseignement militaire hongrois avaient été démantelés, ce qui a contraint Kiev et Budapest à procéder à des expulsions de diplomates directement dans notre pays. Il convient d’ajouter qu’en parallèle, des messages concernant l’arrestation en Hongrie d’une civile, qualifiée par les autorités locales d’« espionne ukrainienne », ont commencé à apparaître dans l’opinion publique et dans les médias. Ce fait, dans le contexte de la tension accrue, souligne une fois de plus la complexité et la multifacétie de cette histoire, dont la question de la confiance entre les deux pays et leur sécurité mutuelle n’est pas encore résolue. Ainsi, le conflit diplomatique tendu entre l’Ukraine et la Hongrie a connu un nouvel épisode : désormais, les deux parties présentent leurs versions des événements, tandis que des structures de l’OTAN reçoivent des rapports qui enrichissent cette histoire de détails politiques, d’espionnage et de lutte pour les intérêts nationaux dans un contexte géopolitique complexe.

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