L’Union européenne envisage d’introduire de nouvelles sanctions contre des établissements financiers chinois qui, selon Bruxelles, facilitent la contournement des restrictions commerciales existantes concernant la Russie

Chas Pravdy - 12 juin 2025 06:30

Ces intentions ont été divulguées par l’agence Bloomberg, qui se réfère à des documents internes consultés par l’équipe journalistique. Selon les informations obtenues, ces sanctions pourraient concerner deux petites banques situées dans une région limitrophe de la Russie. Pour l’instant, les noms de ces banques ne sont pas dévoilés, car la décision officielle n’a pas encore été publiée. D’après les documents auxquels Bloomberg a eu accès, les mesures proposées prévoient une interdiction de toutes les opérations des institutions financières avec ces banques, afin d’éviter leur participation à des transactions avec la Russie. Il est indiqué qu’elles agissent comme intermédiaires pour contourner les sanctions européennes, en aidant Moscou à mener un commerce international « en traitant des transactions ou en fournissant un financement à l’exportation pour des opérations commerciales », ce qui est extrêmement sensible dans le contexte actuel de restrictions limitées. De plus, les documents internes soulignent que certaines de ces banques se sont également engagées dans des services d’échange de cryptomonnaies, que Moscou pourrait utiliser pour contourner les sanctions occidentales imposées en réponse à sa guerre à grande échelle contre l’Ukraine. Un représentant de la Commission européenne, quant à lui, évite de fournir des détails précis, refusant de commenter le contenu des documents internes en invoquant leur confidentialité. Toutefois, le plan de l’UE ne se limite pas à l’application de restrictions concernant ces deux banques, mais inclut probablement aussi l’ajout à la liste des entités sous sanctions de plusieurs autres entreprises chinoises déjà visées par les sanctions européennes. Cela témoigne de la volonté de Bruxelles de renforcer sa réponse économique et diplomatique face aux tentatives de Moscou de contourner les restrictions internationales. De son côté, la Chine se positionne comme une « partie neutre » dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, tentant de minimiser la critique occidentale concernant ses liens avec Moscou. Cependant, l’Occident estime que la coopération étroite de Pékin avec Moscou fournit à cette dernière un soutien économique et diplomatique important, compliquant la mise en œuvre des politiques de sanctions et augmentant le risque géopolitique. Cela est renforcé par le fait que la Chine maintient et intensifie ses relations économiques avec Moscou, malgré les critiques des pays occidentaux. Face aux tensions diplomatiques et à la politique de sanctions de l’UE, il convient également de noter que, dans le cadre du 18ème paquet de sanctions contre la Russie, Bruxelles a proposé de réduire le plafond maximal des prix du pétrole russe de 60 à 45 dollars le baril. Cette proposition a suscité des critiques de la part de l’Ukraine, qui appelle à faire baisser ce plafond encore davantage, jusqu’à 30 dollars, afin de rendre encore plus difficile pour Moscou de financer la guerre. Par ailleurs, l’Union européenne considère la possibilité, dans le cas où les États-Unis n’accepteraient pas une baisse supplémentaire du plafond, de fixer un prix unilatéral et de réduire le prix indépendamment, pour maximiser l’impact de la sanction. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes autour des restrictions et des potentielles escalades dans la politique de sanctions. La révélation de nouvelles mesures indique que l’Occident intensifie ses efforts pour lutter contre le contournement des sanctions, cherchant à compliquer l’accès de la Russie aux ressources financières et économiques internationales. L’objectif principal reste de limiter sa capacité à mener des actions militaires, ce qui constitue une priorité pour de nombreux pays, notamment l’Ukraine, qui insiste sur l’utilisation d’outils plus décisifs pour faire pression sur Moscou. Dans ce contexte, la question de la solidarité internationale et de la capacité de l’Europe à agir unie pour maintenir sa politique de sanctions est particulièrement importante, malgré les difficultés et les influences extérieures possibles. Il reste en suspens de savoir à quelle vitesse et avec quelle efficacité Bruxelles pourra mettre en œuvre ses intentions de restriction contre des institutions financières ukrainiennes et chinoises, et comment cela influencera la situation diplomatique régionale et mondiale.

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