Жournalistes ont identifié les visages de soldats russes transportés par l’armée d’occupation de la Fédération de Russie vers des hôpitaux biélorusses après des combats inhabituels à Kyiv et dans la région de Kyiv au printemps 2022
L'enquête menée par "Radio Svoboda" a permis d'identifier plusieurs centaines de militaires blessés lors des tentatives de capture de la capitale ukrainienne et de ses environs, qui ont été transférés dans des établissements médicaux en Biélorussie, notamment à Gomel et Khoinyki. Il s'agit en tout de 898 militaires appartenant à différents détachements des forces armées russes – parmi eux, des forces spéciales, des parachutistes et des employés de la garde nationale russe. Il est indiqué que parmi les blessés figurent des membres des soi-disant unités « d'élite » des forces spéciales russes, stationnées près de Moscou : à Kubintsy ( unité 28337) et Solnechniy Gorodok ( unité 92154). Ils ont participé aux combats en région de Kyiv, notamment dans la tentative de conquête de la capitale ukrainienne. Selon des documents déclassifiés, 16 blessés provenant de ces unités ont été soignés dans les hôpitaux biélorusses. Un cas particulièrement notable est celui d'Oleksandre Kvitka, connu sous le nom de « Shkipper », commandant de la sixième compagnie du 234e régiment de parachutistes de Pskov. Cette unité, l'une des plus « prestigieuses » mais aussi parmi les plus strictes de Russie, a été activement impliquée dans la tentative de percée et la capture de Boutcha. Selon des fuites d'informations, Kvitka a été transporté à l'hôpital de Gomel le 28 mars 2022 avec des blessures par éclats à la nuque, au bras, au tibia et aux fessiers. Des témoins affirment qu'il pourrait être impliqué dans le meurtre brutal d'une retraitée locale, Alla Minaeva, qui résidait dans la zone occupée par sa unité. Selon les enquêteurs, le premier jour après la libération de Boutcha, le corps de la femme a été retrouvé avec une blessure par balle à la tête, ce qui indique une mort violente. Les documents médicaux obtenus par les journalistes confirment que d'autres représentants d'unités d'élite du GRU, originaires de Khabarovsk, Tambov, Novossibirsk et Togliatti, ont également été transférés vers des hôpitaux de Gomel. Ils ont participé aux combats en région de Kyiv, notamment lors des affrontements pour Tchernihiv et Boutcha. Cela a permis d'identifier notamment le possible responsable de crimes contre la population civile — Oleksandre Kvitka. Les journalistes ont également appris que d’autres soldats issus des unités d’élite de la Garde nationale russe, notamment de la région de Kemerovo (Kuzbass), comme la 5e brigade de chars et la 37e brigade de fusiliers motorisés, ont été soignés à Gomel. Ces unités ont été impliquées dans le contrôle des principales artères de transport, notamment la route Kyiv-Chop, aussi appelée la route de Zhytomyr. Elles auraient utilisé la force et effectué des tirs sur des véhicules civils tentant de fuir la zone de combat. Les documents collectés et les témoignages ont permis de révéler un certain nombre d’identifications concernant les militaires blessés. Il a été notamment confirmé que plus de 70 militaires originaires de Bouriatie, de l’UCKBASS (Bouriatie), étaient hospitalisés en Biélorussie avec des blessures. Ces militaires appartiennent à la 5e brigade de chars de Ulan-Ude et à la 37e brigade de fusiliers motorisés de Kyakhta. Les enquêteurs ukrainiens affirment que ces unités sont responsables des massacres brutaux de civils et de véhicules civils sur cette route en mars 2022. Des sources indiquent que dans les hôpitaux de Gomel ont été enregistrés les noms de militaires selon les informations des autorités ukrainiennes, notamment ceux impliqués dans les crimes à Gostomel : Zorik Zigbin, Munko-Jargala Zhalmaev et Dmitro Terentièv, qui font partie de ces unités de l'armée russe. Ainsi, ces enquêtes mettent en lumière l’ampleur de l’implication des forces russes dans les combats en Ukraine, tout en confirmant la participation de unités spéciales et leur possible implication dans des crimes de guerre. Selon des sources, la participation conjointe de plusieurs forces spéciales de différentes régions, leur blessure en hôpital biélorusse, et leur traitement ultérieur, permettent de parler d’un travail coordonné à grande échelle avec les forces d’occupation russes, ainsi que de leur implication intentionnelle dans des violations du droit humanitaire international.