L’Union européenne a annoncé un nouveau, 18ème paquet de sanctions contre la Fédération de Russie, poursuivant sa politique ciblée de restrictions en réponse à l’agression et à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine

Chas Pravdy - 10 juin 2025 16:22

Cette information a été rendue publique le 10 juin à Bruxelles, lors de la présentation des propositions par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a souligné que le nouveau paquet sera extrêmement strict et principalement axé sur les secteurs de l'énergie russe et bancaire. Selon la principale responsable européenne, la Commission européenne prévoit de renforcer considérablement les interdictions d'exportation ainsi que le contrôle du contournement des régimes de sanctions. L'une des principales nouveautés sera l'introduction d'une interdiction pour toute transaction concernant les gazoducs russes « Nord Stream 1 » et « Nord Stream 2 ». Cela signifie qu'aucun opérateur ou participant au marché européen ne pourra directement ou indirectement effectuer des opérations avec ces pipelines, ce qui constitue la première mesure de ce niveau de restriction concernant ces flux principaux de gaz russe. « Il n'y a pas de retour en arrière », a-t-elle insisté, évoquant la totalité du blocage de toute transaction avec ces pipelines « Nord Stream ». Un autre aspect important des nouvelles sanctions concerne la réduction du plafond des prix du pétrole, qui passera de 60 à 45 dollars par baril. La politique de l'UE dans ce domaine vise à réduire les revenus économiques de la Russie, en diminuant sa capacité à financer ses opérations militaires et à maintenir la stabilité économique. Ursula von der Leyen a expliqué qu’à partir de l’instauration de cette limite, les prix du pétrole ont fortement diminué et que les prix du marché se rapprochent désormais de cette limite fixée, rendant sa baisse cruciale pour l’adaptation aux changements du marché et pour en améliorer l’efficacité. De plus, dans le cadre des mesures contre le contournement des sanctions, il est proposé d’interdire également l'importation de produits pétroliers fabriqués à partir de pétrole brut russe. Il s’agit d’empêcher l’entrée sur le marché de l’UE de toute livraison contournant la réglementation des « flux noirs », ce qui pourrait continuer à alimenter le financement du complexe militaire russe. Un domaine clé des nouvelles sanctions sera également le secteur bancaire. Il est prévu non seulement d’étendre l’interdiction d’utilisation du système SWIFT, mais aussi de l’appliquer à 22 autres banques russes, dans le but de limiter considérablement leur capacité à lever des financements, à effectuer des transactions et à soutenir des opérations commerciales. En outre, une restriction sera mise en place pour les opérateurs financiers dans des pays tiers qui financent le commerce avec la Russie ou contournent le régime de sanctions, afin de renforcer le contrôle sur le soutien financier à l’état agresseur. Une autre étape importante consiste à instaurer une interdiction d’exportation de technologies et de biens industriels pour un montant supérieur à 2,5 milliards d’euros. Ces restrictions concernent des produits clés pour l’économie russe – machines, métaux, plastiques, produits chimiques – ainsi que des produits à double usage utilisés pour la fabrication d’armes, de missiles, de drones et d’autres systèmes militaires. L’objectif est d’empêcher la Russie de moderniser ou de renforcer ses capacités militaires à l’aide des technologies européennes. En concluant la présentation, Ursula von der Leyen a souligné l’importance d’une application efficace des sanctions. À cette fin, la liste existante a été complétée par 77 navires utilisés pour contourner l’embargo, ainsi que par 22 entreprises ou structures étrangères qui soutiennent ouvertement ou secrètement le complexe militaro-industriel russe. Il s’agit d’une part d’une stratégie plus large visant à réduire au maximum l’aide que reçoit la Russie depuis l’étranger, ce qui revêt une importance particulière dans le contexte de la guerre prolongée contre l’Ukraine. Enfin, la présidente de la Commission européenne a insisté sur la nécessité d’accélérer la cessation des hostilités : « Nous exigeons une pause d’au moins 30 jours dans la guerre, qui permettrait de réduire les souffrances des civils et de créer les conditions de négociations, qui finalement apporteraient une paix longtemps souhaitée ». Le 20 mai dernier, le Conseil de l’UE avait déjà approuvé le 17ème paquet de sanctions, comprenant des restrictions sur l’utilisation d’armes chimiques et des mesures contre la activité déstabilisatrice de la Russie. Toutefois, de nombreux dirigeants, dont le président lituanien Gitanas Nausėda, ont dénoncé ce paquet comme étant insuffisamment strict et ont appelé à renforcer les restrictions à l’avenir afin d’aider au maximum l’Ukraine à repousser l’agression russe et à faire pression sur le Kremlin.

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