Les Ukrainiens en Pologne ont apporté une contribution importante à l’économie du pays, et cet aspect a été confirmé dans une nouvelle étude publiée conjointement par la société de conseil Deloitte et le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)
Selon les estimations des analystes, en 2024, les réfugiés et migrants ukrainiens ont représenté environ 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) total de la Pologne — en tenant compte de tous les aspects de l’activité économique, leur contribution est plus qu’impressionnante pour le pays. Le taux d’emploi des Ukrainiens en âge de travailler sur le territoire polonais s’élève à environ 69 %, tandis que le même indicateur pour les citoyens polonais est de 75 %. Cela témoigne d’une intégration harmonieuse des migrants ukrainiens sur le marché du travail polonais, où ils sont employés pratiquement au même niveau que leurs compatriotes locaux. Le rapport, intitulé « Analyse de l’impact des réfugiés d’Ukraine sur l’économie polonaise », examine en détail le rôle des Ukrainiens dans l’économie polonaise moderne et conclut que leur présence n’a pas nui, au contraire, qu’elle a favorisé sa croissance. Les auteurs de l’étude soulignent que l’afflux de réfugiés ukrainiens n’a pas entraîné une augmentation du chômage ou une baisse des salaires moyens dans le pays. Au contraire, leur présence a stimulé une hausse générale du taux d’emploi, a contribué à une plus grande productivité des entreprises et à une augmentation des revenus des travailleurs. De plus, l’étude a montré que de nombreux migrants ukrainiens effectuent des tâches qui ne correspondent pas à leur niveau de qualification. Seuls un tiers d’entre eux, détenteurs de diplômes universitaires, occupent des postes nécessitant une formation supérieure. Cela résulte de barrières linguistiques et d’une sous-estimation de leur qualification en Pologne. Par ailleurs, la maîtrise de la langue polonaise joue un rôle clé dans le niveau de revenu : les Ukrainiens qui parlent couramment le polonais gagnent en moyenne 700 zlotys de plus par mois que ceux qui maîtrisent la langue à un niveau de base. Le rapport repose sur un modèle complexe qui prend en compte l’impact économique complet de l’immigration et des réfugiés, y compris toutes les dépenses publiques — des prélèvements de TVA aux cotisations aux fonds de santé et de sécurité sociale. Cette approche permet de tirer des conclusions objectives sur l’impact réel des Ukrainiens sur l’économie et la société polonaise dans son ensemble. Cependant, il ne faut pas ignorer l’aspect politique de cette problématique. Comme l’avait précédemment rapporté « Europa La Prava » (« La Vérité européenne »), la dernière campagne électorale en Pologne a encore plus fortement mis en évidence le changement d’attitude envers les Ukrainiens au sein de l’élite politique polonaise et de la société. Pourtant, l’étude souligne que la contribution économique positive des Ukrainiens est indiscutable et peut servir de base à une meilleure intégration et coopération à l’avenir. Il ne reste plus qu’à espérer que le discours politique ne nuit pas à la coexistence constructive et au développement de relations amicales entre les deux peuples.