Le président estonien, Alar Karis, a appelé à une approche prudente et à long terme concernant l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, soulignant que la perspective d’intégration de Kiev dans l’alliance est tout à fait plausible à l’avenir, indépendamment des difficultés politiques actuelles et des déclarations ambiguës sur la scène internationale

Chas Pravdy - 09 juin 2025 08:52

Dans une interview à la chaîne lituanienne LRT, Karis a souligné qu’il est important de ne pas se laisser décourager par l’absence de volonté politique unanime parmi les alliés pour le moment. On lui a notamment posé la question de la probabilité que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN, en tenant compte du fait qu’aux États-Unis, l’un des acteurs principaux dans cette dynamique, existe actuellement une hésitation, notamment exprimée par l’ancien président Donald Trump, concernant la possibilité pour Kiev de rejoindre l’alliance. « Rappelez-vous que nous, l’Estonie, avons commencé à parler de l’adhésion à l’OTAN à l’époque où nos terres étaient encore occupées par l’armée russe, et que tout le monde ne croyait pas que l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie deviendraient un jour membres à part entière de l’alliance. Mais aujourd’hui, c’est une réalité. Nous sommes membres de l’OTAN et des partenaires actifs », a souligné le président Karis. Il a noté que récemment, la Finlande et la Suède ont mis fin à une longue période de neutralité et ont rejoint l’OTAN, renforçant encore leur attachement à la communauté de la sécurité. Karis a ajouté que l’Ukraine a également besoin de garanties de sécurité. Selon lui, l’avenir à long terme du pays au sein du système de défense collective est tout à fait envisageable. « Nous sommes convaincus que l’Ukraine finira par devenir membre de l’OTAN. C’est une question de temps et d’efforts conjoints », a affirmé le leader estonien. L’année prochaine, l’Estonie prévoit d’augmenter considérablement ses dépenses de défense en consacrant plus de 5 % de son produit intérieur brut à ce secteur, conformément aux recommandations de l’OTAN. Le ministre de la Défense estonien, Hanno Pevkur, a exprimé la conviction qu’il est tout à fait réaliste pour les pays membres de l’alliance d’atteindre l’objectif de dépenser 2 % (et même 5 %) du PIB dans la défense au cours des cinq prochaines années. Cette orientation témoigne de la volonté de l’Estonie de renforcer ses capacités de défense face aux défis contemporains. La question du futur de l’Ukraine au sein de l’OTAN et de la politique future de l’alliance, notamment en ce qui concerne le nombre et la nature des garanties de sécurité offertes à l’Ukraine, reste l’un des enjeux clés de l’agenda de la politique internationale. De nombreux experts et analystes soulignent que, malgré la situation difficile actuelle, les perspectives à long terme pour l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN sont tout à fait réalistes, surtout en tenant compte des efforts progressifs des pays d’Europe de l’Est pour renforcer la coopération et consolider leurs alliances de défense. Dans ce contexte, il convient également de mentionner le prochain sommet de l’OTAN à La Haye, où seront abordées non seulement les questions de soutien sécuritaire à l’Ukraine, mais aussi des compromis et des décisions stratégiques qui influenceront l’avenir de l’alliance et – de manière plus générale – la sécurité de la région.

Source