La Hongrie reconnaît : Orbán libère la Russie de la menace présumée de gravité extrême, prédisant l’incapacité de cette dernière à attaquer l’OTAN

Chas Pravdy - 09 juin 2025 12:06

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a fait une série de déclarations sensationnelles lors de sa dernière interview avec la chaîne française LCI concernant l’état actuel de la guerre ruso-ukrainienne, le rôle de la Russie dans la confrontation géopolitique et les perspectives d’expansion du conflit au-delà de l’Ukraine. Selon lui, Moscou n’est actuellement pas capable de mener une agression à large échelle susceptible de menacer les pays de l’OTAN, car, à son avis, la Russie ne peut même pas complètement vaincre l’Ukraine, qui, selon le Premier ministre hongrois, « perdra la guerre » mais pas en raison de l’incapacité de ses forces militaires. « La Russie s’est révélée trop faible pour lancer une offensive à grande échelle contre l’alliance. Ils ne peuvent même pas vaincre l’Ukraine, donc ils ne peuvent pas réellement menacer directement les pays de l’OTAN », a déclaré Orbán. Ces paroles interviennent dans un contexte de préoccupations générales concernant une possible extension du conflit, mais il est convaincu qu’une invasion à grande échelle de la Russie en Europe ou sur le territoire des membres de l’OTAN demeure un scénario peu probable pour le moment. Cependant, en réponse à une question sur une escalade potentielle de la guerre ou sa propagation au-delà de l’Ukraine, Orbán a déclaré que la situation dans un avenir proche ne changera probablement pas en faveur de l’Ukraine, et que la guerre elle-même se terminera probablement bientôt par une défaite ukrainienne. « L’Ukraine, malheureusement, perdra la guerre », a-t-il insisté. Mais, selon lui, la décision finale sur la fin des hostilités doit être prise au niveau de la Russie et des États-Unis, car en Europe et en Ukraine, il semble qu’aucun consensus ne puisse être trouvé. « L’Ukraine subira une défaite, et il faudra accepter cette défaite. Les pays européens et l’Ukraine doivent réaliser que la solution au conflit n’est possible qu’à travers des négociations directes entre Moscou et Washington, car c’est cela qui déterminera le sort de cette guerre », a commenté Orbán. Ces remarques apportent une nouvelle nuance à ses déclarations précédentes, car il a auparavant souligné à plusieurs reprises que la politique de l’Occident envers l’Ukraine crée un risque d’escalade et constitue même une alternative à une Troisième Guerre mondiale. Orbán est connu pour sa position pragmatique et parfois contradictoire sur les questions internationales, marquée par une idéologie personnelle d’indépendance vis-à-vis des orientations occidentales et américaines généralement acceptées. Récemment, il a également indiqué que l’Ukraine était en réalité « exclue » de la possibilité d’adhérer à l’Union européenne en raison d’obstacles internes et externes, et lors de ses déclarations concernant l’OTAN, il a souligné que la question de son éventuelle adhésion reste toujours ouverte. Dans le contexte de ces déclarations sans précédent, il est difficile d’ignorer la montée des tensions dans la région et les manœuvres politiques de l’un des principaux acteurs hongrois, qui tente simultanément de maintenir un équilibre entre diplomatie géopolitique et choix intérieur face à la guerre. Ses mots laissent entendre une possible modification du ton adopté par Bruxelles et d’autres acteurs clés de l’Europe de l’Ouest sur la guerre en Ukraine, suscitant également de larges débats tant dans les milieux politiques que parmi les analystes en relations internationales concernant les véritables intentions et stratégies de la Hongrie dans cette situation difficile. Quoi qu’il en soit, les déclarations d’Orbán soulignent que, malgré une confiance trompeuse dans la faiblesse de la machine militaire russe et un conflit d’intérêts au sein de la communauté internationale, la résolution du conflit russo-ukrainien demeure la tâche la plus complexe et la plus imprévisible de la diplomatie moderne.

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