En Slovaquie, une résolution a été adoptée, ouvrant clairement la voie à la protection des intérêts de la Fédération de Russie et à la prévention de nouvelles sanctions de la part de la communauté internationale

Chas Pravdy - 05 juin 2025 14:54

Cette décision suscite un large débat dans les cercles politiques du pays et met en lumière une division profonde dans les orientations et positions en politique étrangère du gouvernement et du parlement. Le Parlement slovaque a adopté le 5 juin un document important — une résolution qui appelle le gouvernement à s’abstenir de soutenir toute nouvelle restriction ou sanction commerciale contre la Russie dans le cadre d’organisations et d’alliances internationales. Cette décision marque un changement de rhétorique concernant la politique des sanctions, qui était auparavant considérée comme un élément indispensable pour soutenir l’unité européenne et mondiale dans la lutte contre l’agression de Moscou. L’initiatrice de cette résolution est le Parti national slovaque (SNS), connu pour sa critique des mesures de sanction européennes et pour sa volonté de développer des relations économiques plus favorables avec la Russie. C’est précisément cette formation politique qui a organisé et présenté le document à l’examen du parlement. L’adoption de ce document a suscité un vif débat parmi les milieux politiques et civiques du pays : des activistes appelant à la levée des sanctions anti-russes ont assisté à la séance, ce qui a ajouté une dose de tension à la scène. Suite au vote, 51 des 76 députés présents ont soutenu la résolution. Parmi eux figuraient tous les représentants du SNS, la majorité des députés du parti au pouvoir Smer-SD, une partie des politiciens de la coalition Hlas-SD, ainsi que quelques députés indépendants. En revanche, un seul député — Ján Ferencak de Hlas-SD — a voté contre, tandis que plus de 23 parlementaires se sont abstenus. Les forces d’opposition ont quant à elles boycotté le vote et ne l’ont pas organisé. Le principal point fort du document est centré sur les effets négatifs des sanctions sur l’économie slovaque : la résolution indique notamment que les mesures restrictives conduisent à une hausse des prix de l’énergie, perturbent les chaînes d’approvisionnement, compliquent la compétitivité de l’industrie slovakienne et nuisent au bien-être des citoyens. Les auteurs de la résolution concluent également que toute extension supplémentaire des sanctions pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour l’économie slovakienne et le marché intérieur. Dans le cadre du document, le parlement a appelé le gouvernement à défendre résolument les intérêts nationaux dans la sphère extérieure, à éviter toute démarche ayant un impact négatif sur l’économie nationale, et à s’opposer à toute décision internationale susceptible de détériorer la situation économique intérieure. Ce document constitue une première dans l’histoire des pays membres de l’Union européenne et témoigne du mécontentement croissant et du désaccord d’une partie du spectre politique face à la politique « dure » en matière de sanctions contre Moscou. Après le vote, le leader du SNS, Andrej Danko, a déclaré avec fierté : « C’est un document historique, le premier dans l’UE à exprimer clairement et à s’opposer aux déclarations du président concernant les sanctions. Il affirme ouvertement que les mesures anti-russes nuisent simplement à l’économie slovaque. En réunissant plus de 400 000 signatures, les citoyens ont déjà exprimé leur position — et le parlement a accepté cela. » Par ailleurs, le président du pays, Peter Pellegrini, a rejeté la pétition de petits partis politiques appelant à organiser un référendum sur la levée des sanctions. Au début mai, des représentants du parti d’extrême droite « Mouvement pour la renaissance slovache » (SHO) ont recueilli le nombre clé de signatures — 400 000 — qu’ils ont remises au chef de l’État. Cependant, le président a exprimé sa volonté de maintenir ses positions et de ne pas soutenir la tenue d’un tel référendum, soulignant que les décisions importantes relèvent d’autres institutions. Le Premier ministre Robert Fico, quant à lui, supporte l’idée d’un référendum, ce qui ajoute de la tension au dialogue intérieur. Ainsi, la situation en Slovaquie demeure tendue et en évolution constante. La question des sanctions et de la politique étrangère continue d’alimenter de vives discussions parmi les politiciens, citoyens et experts. En même temps, cette résolution marque une étape nouvelle dans l’affrontement intérieur, indiquant une influence croissante des forces pro-russes et leur posture active concernant les mesures de sanctions anti-russes, que la majorité de l’UE tente encore de mettre en œuvre de manière cohérente.

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