Le public et les experts militaires attirent depuis longtemps l’attention sur un fait de plus en plus évident : l’ingérence excessive du QG général et du commandant en chef, le général Oleksandr Syrskyi, dans les structures tactiques des forces armées ukrainiennes devient un obstacle sérieux à une gestion efficace des opérations de défense

Chas Pravdy - 02 juin 2025 15:44

Dans une situation où chaque jour sur le front est déterminant, toute restriction supplémentaire et micro-gestion commencent à affecter négativement la mobilité et la rapidité de prise de décision, et donc, la capacité de l’Ukraine à résister efficacement à l’ennemi. Selon les analystes et les sources au sein des Forces armées ukrainiennes, les hauts responsables du QG général et Syrskyi lui-même doivent intervenir dans la gestion directe des unités militaires, guidés par le désir d’un contrôle total sur chaque aspect des opérations de combat. Cela se manifeste par le fait que même des décisions stratégiquement importantes, qui relèvent de la compétence des commandements locaux, sont transmises depuis le centre avec une multitude de précisions et une surcharge bureaucratique excessive. En conséquence, les commandants des Groupes tactiques et les états-majors doivent suivre des ordres très détaillés concernant des aspects peu complexes — par exemple, la localisation précise d’une position de l’infanterie sur une ligne ennemie. Les véritables commandants, qui dirigent directement les combats, ressentent que leur autonomie et leur capacité à réagir rapidement sont limitées, ce qui complique considérablement l’exécution des tâches assignées. Selon des militaires informés, cette micro-gestion du côté de Syrskyi a des conséquences graves pour la défense du pays. Un exemple précis : il y a quelques semaines, Syrskyi proposait de changer la ligne de défense près de Kostiantynivka, afin de concentrer plus efficacement les forces face à l’offensive russe sur d’autres secteurs du front. Cependant, cette initiative a été rejetée — affirmant que, pour assurer le contrôle du déplacement et le réaménagement des positions défensives, il fallait que cela relève uniquement du commandement local, et non du centre. En conséquence, non seulement des retards apparaissent dans la prise de décisions stratégiques cruciales, mais aussi la flexibilité opérationnelle des forces s’en trouve réduite. Un exemple supplémentaire de centralisation maladroite dans la gestion est la situation concernant la répartition du personnel de commandement. Selon l’Ukraine Presse (UP), Syrskyi s’ingère dans des questions d’organisation internes, refusant d’approuver les nominations de commandants, notamment pour certaines brigades. Sous l’influence de Syrskyi, même dans les unités, on reçoit des instructions concernant le positionnement des subdivisions et leur composition — parfois si insistantes qu’elles ressemblent à des directives coercitives avec des menaces de sanctions en cas de désobéissance. Cela viole non seulement l’autonomie des commandants, mais étouffe aussi leur capacité à prendre des décisions opérationnelles adaptées à la situation sur le terrain. Un autre aspect important concerne la relation entre Syrskyi et le commandant des Forces terrestres, Mykhaïlo Drapaty. Selon des sources confirmées, ces deux hauts responsables sont engagés dans une lutte tendue pour l’influence et le contrôle. Syrskyi tente notamment de limiter au maximum les pouvoirs de Drapaty, ce qui se traduit par des approches différentes dans la gestion des questions de personnel et d’organisation. Des experts militaires anciens et actuels soulignent que cela engendre des conflits et complique la coordination de la défense du pays. Par ailleurs, il existe plusieurs opinions selon lesquelles Syrskyi est persuadé de la priorité des actions offensives et pense que l’armée ukrainienne doit passer à l’attaque plutôt que de s’arrêter pour renforcer la défense. En revanche, Drapaty prône une approche plus prudente et défensive, estimant que les forces ne disposent pas aujourd’hui des capacités suffisantes pour des opérations offensives à grande échelle. Par ailleurs, certains considèrent que cette lutte interne pour le contrôle et la préservation de leur propre leadership est à la racine des tensions politiques internes dans les structures de défense ukrainiennes. Un autre sujet sensible concerne la situation autour du commandant des Forces terrestres, Mykhaïlo Drapaty. Après la tragédie du 1er juin au centre de formation 239, où des militaires de la battalion d’entraînement ont été tués suite à une attaque des forces russes, le général-major a présenté sa démission. Il évoquait son incapacité à garantir l’exécution totale des ordres de combat et à protéger la vie de ses subordonnés. Cependant, sa démission n’a pas encore été officiellement approuvée, et la question de son maintien en poste reste en suspens, probablement en raison de l’influence de certains groupes et des jeux politiques au sein de la haute hiérarchie militaire. Selon des experts, le refus de Syrskyi et de la direction centrale de soutenir l’initiative de Drapaty affecte négativement le moral des forces et peut compromettre leur capacité de combat. Globalement, la dynamique interne au sein des structures militaires ukrainiennes, ainsi que la lutte pour les priorités de gestion, attirent une attention de plus en plus grande, car leur évolution déterminera dans quelle mesure l’Ukraine pourra faire face à l’ennemi durant cette période difficile et tendue de la guerre. Le contrôle excessif par la haute direction, le manque de confiance et les conflits internes créent un problème sérieux, pouvant avoir l’effet inverse en affaiblissant la capacité de défense du pays et en diminuant les chances de réussite pour la restauration de l’intégrité territoriale. C’est pourquoi de nombreux experts appellent à une remise en question des méthodes de gestion des forces armées et à une délégation accrue des pouvoirs au niveau local, afin de renforcer la mobilité et la réactivité dans la lutte pour l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine.

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