L’Institut pour l’étude de la guerre (ISW) analyse la situation entourant l’attitude russe concernant le processus de négociation avec l’Ukraine et tire des conclusions fermes sur le niveau d’intérêt de Moscou à rechercher une solution pacifique

Chas Pravdy - 31 mai 2025 03:30

Selon les dernières données, la décision de la Russie d’envoyer lors d’une nouvelle rund de négociations à Istanbul des représentants de bas niveau indique l’absence d’un véritable désir de dialogue constructif, confirmant plutôt sa volonté d’allonger le processus et de maintenir sa position actuelle, qui lui permet de soutenir l’activité militaire et la pression sur l’Ukraine. Les analystes sont convaincus que cette tactique indique que le Kremlin n’a pas l’intention sérieuse de parvenir à un accord dans de bonnes conditions, et que tout ce processus peut être utilisé comme un outil pour prolonger le conflit. Ils soulignent que la décision de la Russie de déléguer à nouveau des spécialistes de faible rang lors des négociations à Istanbul constitue un indicateur dangereux pour l’Ukraine et la communauté internationale : cette action pourrait signifier que Moscou souhaite simuler un processus diplomatique, mais sans réelle intention de parvenir à la paix. Dans le rapport de l’ISW, sont citées des déclarations de représentants russes qui renforcent encore plus l’inquiétude face à cette situation. En particulier, Vasily Nebenzya, représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, a déclaré ouvertement lors de la séance du Conseil de sécurité le 30 mai que Moscou était prête à combattre l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra — « jusqu’à la victoire complète », et, lorsqu’on lui a demandé si l’Ukraine pouvait accepter les conditions de paix russes, il a répondu par la négative, insinuant que Moscou a l’intention de poursuivre la guerre jusqu’à la victoire finale, tout en rejetant la possibilité de compromis. Par ailleurs, Nebenzya a indiqué que les États-Unis « ont ouvert les yeux » sur les « causes profondes » du conflit en Ukraine et a accusé l’Occident de soutenir Kiev, ce qui, selon lui, « risque d’aggraver la guerre ». Sa déclaration contenait également des appels à l’Occident pour cesser la fourniture d’armes à Kiev et à réduire l’aide militaire, ce qui, selon la Russie, devrait être la condition préalable à la cessation des hostilités. La diplomatie russe ne cache pas que, dans le processus de négociation, elle voit davantage un outil politique pour gagner du temps que comme une véritable tentative de parvenir à un compromis. Le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a déclaré, le 29 mai, que la délégation russe à Istanbul, le 2 juin, serait la même — composée de représentants de bas niveau, comme lors des précédentes séances — et, selon la porte-parole Maria Zakharova, Moscou n’a pas l’intention de changer de tactique et répétera ses anciennes demandes. Cela s’inscrit dans une stratégie d’allongement du conflit afin d’obtenir des avantages supplémentaires, tant du point de vue positionnel que politique, avec l’Occident et l’Ukraine. Le rapport de l’ISW souligne que cette décision des responsables russes ne fait que confirmer que Moscou n’est pas intéressée par des négociations sérieuses, mais que leur but principal est de prolonger la guerre, de soutenir les opérations militaires et de renforcer encore plus la pression sur Kiev et les pays occidentaux. La Russie continue de voir les négociations non comme une voie vers la paix, mais comme un outil d’abus qui l’aide à préserver et à renforcer ses positions dans le cadre d’une future campagne militaire en Ukraine. Ainsi, la communauté internationale doit rester vigilante et prête à faire face à de nouvelles provocations et à des simulacres de processus de paix, tandis que Moscou maintient son refus d’effectuer de véritables concessions.

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