Les pays européens modifient leur orientation stratégique concernant le soutien à l’Ukraine dans la guerre contre la Russie, en renonçant à la présence traditionnelle des forces militaires et en se concentrant sur un soutien défensif à long terme sans participation active des États-Unis

Chas Pravdy - 31 mai 2025 12:38

Ces informations ont été publiées par le tabloïd britannique The Daily Telegraph, citant des sources dans les milieux diplomatiques européens, indiquant que les plans pour des missions de maintien de la paix en Ukraine connaissent actuellement des changements importants. Selon le média, il est devenu connu que des responsables britanniques et français ont déjà discuté de scénarios possibles en cas de refus du président américain Donald Trump de soutenir Kyiv dans le domaine militaire. Par ailleurs, les dirigeants européens ont unanimement accepté ce changement de priorités, en déléguant l’essentiel de l’effort, passant de la présence de leurs propres forces à l’élaboration de mécanismes de défense à long terme pour l’Ukraine. En particulier, l’accent est mis sur le renforcement de la capacité de défense des forces ukrainiennes à l’aide de moyens de renseignement, de pressions économiques sur la Russie et d’efforts diplomatiques. Il est intéressant de noter qu’un diplomate européen souligne que le principal obstacle reste la crainte que le président américain puisse réellement tenir sa promesse de se détourner de son rôle d’acteur actif dans la guerre, car il n’a pas réussi à convaincre Vladimir Poutine de s’asseoir à la table des négociations. En conséquence, les pays européens se préparent à agir de manière indépendante afin d’assurer un soutien stable à l’Ukraine dans un contexte où l’aide militaire principale des États-Unis pourrait être limitée ou totalement suspendue. Un autre aspect crucial des discussions concerne la question de la pression économique sur la Russie. Les dirigeants européens ont convenu de renforcer les sanctions, susceptibles d’avoir un impact significatif sur le potentiel financier et industriel militaire de l’État russe. Cela ouvre la voie à une politique plus ciblée, utilisant tous les moyens diplomatiques possibles pour renforcer la défense de l’Ukraine sans recourir à des contingents militaires à grande échelle. Une décision importante, qui a obtenu l’approbation, est l’invitation du président ukrainien Volodymyr Zelensky à participer au futur sommet de l’OTAN prévu en juin à La Haye. Sa participation est actuellement incertaine en raison de ses relations précédentes conflictuelles avec Trump, qui s’était montré ouvertement opposé à l’adhésion de Kyiv à l’Alliance. Cependant, les Européens considèrent désormais qu’il est nécessaire de le soutenir, afin de montrer aux alliés unité et cohérence dans leur soutien à l’Ukraine. Dans le contexte de tous ces développements, l’envoyé spécial américain, Keith Kellogg, a annoncé qu’à l’occasion d’une nouvelle ronde de négociations entre l’Ukraine et la Russie, prévue le 2 juin à Istanbul, seront présents des représentants des États-Unis, de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Cela a déjà suscité de l’intérêt et de l’attention en Ukraine, qui cherche à renforcer sa position diplomatique et à obtenir le soutien des partenaires internationaux dans cette période difficile du conflit. De plus, lors d’un entretien en soirée le 30 mai avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan, Volodymyr Zelensky a discuté de la possibilité d’un futur processus de négociation entre Kyiv et Moscou à Istanbul, ce qui témoigne de la volonté de l’Ukraine d’utiliser toutes les possibilités diplomatiques pour désescalader le conflit. Par ailleurs, la partie ukrainienne étudie attentivement toutes les options de développement de la situation et cherche des moyens de renforcer sa position sur la scène internationale, dans un contexte où un nouvel accent se porte sur l’indépendance européenne et la défense sans participation des États-Unis. Ainsi, la situation autour du soutien à l’Ukraine continue de se complexifier, et les pays européens cherchent leurs propres voies d’adaptation aux nouvelles réalités de la guerre, en cherchant à préserver l’équilibre stratégique et assurer la sécurité à long terme de la région sans dépendre de l’aide militaire américaine, qui est actuellement envisagée comme potentiellement limitée ou risquée.

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