La Grande-Bretagne a préparé un document stratégique de grande ampleur, dans lequel est clairement décrite la menace profonde et pressante que représente l’agression de la Russie, ainsi que les défis de la guerre moderne, qui transforme radicalement le visage de la sécurité internationale

Chas Pravdy - 31 mai 2025 09:56

Cet examen de 130 pages, élaboré avec la participation de trois principaux conseillers du Premier ministre, Rishi Sunak, sera présenté au public dès lundi et doit devenir un outil essentiel pour façonner la politique étrangère et de défense future du Royaume-Uni. Dans un contexte marqué par la complexité croissante de la situation mondiale, le document souligne que la Grande-Bretagne entre dans une nouvelle ère de menaces militaires, caractérisée non seulement par des conflits armés traditionnels, mais aussi par la mise en œuvre rapide de nouvelles technologies — des drones et de l’intelligence artificielle jusqu’à la cybercriminalité et les opérations de sabotage. Selon des sources, cette analyse s’appuie sur les leçons tirées depuis le début de la guerre en Ukraine et vise à renforcer la capacité de défense du pays face aux défis contemporains. Une attention particulière est accordée à la Russie, qui est décrite comme une « menace immédiate et pressante » pour la sécurité britannique et la stabilité en Europe dans son ensemble. L’analyse souligne que l’agression armée de Moscou, alimentée par des niveaux élevés d’opérations cybernétiques et de sabotage, exige une réponse significative de Londres. Toutefois, les auteurs avertissent que, bien que l’activité de Moscou augmente, cela ne signifie pas nécessairement l’intention de transformer le conflit en une guerre armée contre le Royaume-Uni. Le document met également en lumière le potentiel de la Chine, qui, selon la conception stratégique britannique, ne doit pas être considérée comme un ennemi au sens complet du terme. Au contraire, la Chine est décrite comme un « défi sophistiqué et persistant », qui peut parfois coopérer avec Moscou, mais cherche également à accroître son influence mondiale et à modifier l’équilibre des puissances dans le monde. Les autres vecteurs de menace incluent l’Iran et la Corée du Nord, que l’on estime soutenir activement leurs régions respectives dans leurs activités. Dans l’ensemble, ce document anticipe le scénario le plus difficile depuis la fin de la Guerre froide, suggérant que le niveau de tensions militaires et sécuritaires est au plus haut depuis le début des années 1990. Cependant, il est souligné que cela ne signifie pas nécessairement une transition inévitable vers une guerre avec la Russie. Il s’agit plutôt de créer les conditions pour dissuader et faire face aux éventuels agressors par la modernisation de l’armée et le développement des capacités cybernétiques. Dans le cadre de la préparation de cette vaste revue stratégique, des objectifs stratégiques sont aussi définis pour augmenter les dépenses de défense. Il est prévu que, dans les années à venir, le Royaume-Uni augmente progressivement son budget de défense jusqu’à 2,5 % du PIB d’ici 2027, puis le porte à 3 % lors de la prochaine législature parlementaire. Cela s’inscrit dans l’idée de renforcer les capacités militaires du pays et d’accroître son rôle dans l’OTAN, en particulier en vue du sommet de l’Alliance prévu à l’été, où seront discutés l’équilibre des dépenses de défense et les nouvelles menaces régionales. Un autre aspect important concerne le nombre de militaires britanniques. Selon de nouvelles données, la force armée a aujourd’hui atteint son niveau le plus bas de toute son existence — moins de 71 000 soldats, conséquence d’un long processus de réduction et des défis budgétaires constants. Cela crée un risque supplémentaire pour la capacité opérationnelle et le potentiel de défense nationale. En réponse, le gouvernement prévoit d’augmenter le nombre de soldats de 5 000, ce qui coûtera environ 2,5 milliards de livres sterling par an. Toutefois, en dépit de ces coûts importants, toute augmentation supplémentaire de l’armée ne sera possible que si la campagne de recrutement est couronnée de succès. Par ailleurs, le document met l’accent sur le développement technologique, notamment en consacrant plus d’un milliard de livres à la recherche en intelligence artificielle et en cybersécurité. Les forces armées britanniques envisagent non seulement de renforcer leurs capacités cyber, mais aussi de créer une équipe puissante de hackers capables de faire face aux attaques provenant de sources extérieures. Ceci reflète la tendance mondiale où les affrontements décisifs se déplacent dans le domaine virtuel, obligeant les nations à adapter leurs stratégies de défense à l’ère numérique. En outre, la stratégie abordera également les efforts pour réglementer les dépenses en matière de contrôle des frontières et de sécurité côtière, conformément aux nouveaux objectifs de l’OTAN concernant les dépenses « hors budget » de défense. En raison de la nécessité d’une coopération internationale plus large, le Royaume-Uni vise à garantir non seulement la protection traditionnelle de ses frontières, mais aussi à renforcer ses partenariats dans la sphère de la sécurité mondiale, notamment dans les domaines numérique et militaire, dans le cadre d’accords stratégiques au sein de l’OTAN. En résumé, ce document pose à la Grande-Bretagne des défis sérieux tout en dessinant une voie ambitieuse vers la modernisation de son système de défense et le renforcement de son rôle international. Selon les analyses de crise intégrées dans le plan, le pays se prépare pour une nouvelle ère de menaces où les technologies et les guerres hybrides compliquent considérablement l’environnement de sécurité, et où la capacité à s’adapter rapidement déterminera son avenir.

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