En Ukraine, ils ne considèrent pas réaliste d’obtenir de l’OTAN des garanties juridiques contraignantes contre toute extension, ce qui constitue une exigence clé de la Russie dans le contexte de la politique de sécurité

Chas Pravdy - 30 mai 2025 16:08

Les analystes politiques et les responsables sont convaincus que, dans un avenir proche, l’alliance ne fera probablement pas de compromis dans cette direction, car toute obligation officielle irait à l’encontre de ses statuts et des accords internationaux établis lors des sommets précédents. En particulier, le président de la délégation permanente de la Verkhovna Rada à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, Yehor Chernev, a exprimé cette position dans un commentaire pour l’agence de presse "Interfax-Ukraine", ainsi qu’a commenté la déclaration de l’envoyé spécial du président des États-Unis, Kip Kelleog, faite lors d’une interview pour la chaîne de télévision ABC News. Selon ses dernières déclarations, les États-Unis montrent leur volonté de discuter des préoccupations de la Russie concernant l’élargissement de l’alliance et sont même prêts à soutenir l’idée de garanties verbales qui n’auraient pas de force juridique. Cependant, pour l’Ukraine et d’autres pays de la région d’Europe de l’Est, cela ne suffit pas. Chernev a souligné que toutes garanties officielles du système international actuel n’incluent pas la possibilité pour la Russie d’obtenir des assurances écrites, compte tenu des principes inscrits dans la charte de l’OTAN. Selon lui, une telle démarche pourrait signifier la reconnaissance officielle du droit de veto de la Russie lors de la prise de décisions concernant la sécurité et l’élargissement de l’alliance, ce qui irait à l’encontre des principes de sécurité collective et de souveraineté des pays membres de l’OTAN. "Adopter tout document officiel à ce sujet serait contraire aux statuts de l’organisation et aux décisions des sommets précédents. Deuxièmement, cela conduirait automatiquement à reconnaître la Russie comme un satellite de facto et un pays avec un droit de veto concernant l’expansion de l’alliance. Enfin, une telle décision au sein de l’OTAN est peu probable, étant donné le soutien de la majorité des membres de l’alliance envers l’Ukraine et la volonté de l’Ukraine de s’intégrer dans les structures de sécurité occidentales", a insisté Chernev. Le politique a ajouté que pour le Kremlin, des garanties orales pourraient être acceptables uniquement si la Russie a besoin de temps pour repositionner ses forces et "se reposer" avant une nouvelle escalade. Selon lui, cela pourrait servir d’excuse pour des promesses temporaires que Moscou utilisera réellement pour préserver son influence et manipuler la situation à l’avenir. Les dernières informations indiquent que le Kremlin s’est réjoui de la déclaration de Kip Kelleog concernant la possibilité de discuter du non-élargissement de l’OTAN avec les États-Unis, mais les experts et diplomates ukrainiens surveillent cela avec prudence. Ils soulignent que les véritables objectifs de la Russie sont de créer une illusion d’accord, tout en continuant à dominer la politique de sécurité mondiale et à tergiverser sur des décisions qui réduiraient son influence dans la région. Selon les analystes, en l’absence de garanties officielles et d’engagements concrets, et uniquement par des paroles, la Russie cherche toujours à préserver l’intégrité de ses sphères d’influence et laisse planer la possibilité de nouvelles actions agressives. Les soi-disant "garanties" sous forme de déclarations orales sont depuis longtemps devenues un outil du Kremlin pour la manipulation et la poursuite de ses intérêts sur la scène internationale. C’est pourquoi le gouvernement ukrainien et ses partenaires internationaux considèrent qu’il est préférable de maintenir une stratégie de défense et de diplomatie soutenue par des accords et des décisions concrètes au sein de l’OTAN.

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