En estonie, des politiciens pro-russes avaient l’intention de créer une unité armée parallèle sous le contrôle du renseignement russe

Chas Pravdy - 27 mai 2025 08:00

Au milieu de novembre 2023, les forces de l'ordre estoniennes ont publié des détails choquants concernant une tentative par des politiciens pro-russes de créer dans le pays des structures de défense alternatives, qui devaient agir avec le soutien des services secrets russes. Selon les déclarations officielles du parquet, ces activités comprenaient des liens compliqués avec le renseignement militaire russe, auparavant connu sous le nom de GRU. Les personnes inculpées pour trahison – l'ancienne députée Aivo Peterson et un autre suspect, Dmitri Rootsi – ont élaboré, avec le soutien du mouvement public Koos, un plan pour créer une structure de défense parallèle capable d’assumer les fonctions des Forces armées estoniennes en cas de crise, notamment en l’absence d’un pouvoir central dû à la guerre ou à tout autre scénario destructeur. C’est ce qu’a déclaré la procureure d’État, Triinu Oleva-Aas, lors de l’annonce publique des accusations. Selon les enquêteurs, dans ses échanges avec ses alliés, Peterson soulignait que l’objectif principal de la formation de ce groupe était de « garantir la sécurité et accomplir les fonctions de l’armée » en cas de « vide de pouvoir ». Jouant le rôle d’un contrepoids officieux au système de défense étatique, ces personnes ont activement autorisé la prise de contacts avec des représentants du renseignement militaire russe, auparavant appelé GRU, afin de recevoir des instructions et une assistance consultative pour la création et le maintien de ce qu’on appelle le « groupe de défense civile ». Malgré les déclarations publiques de Peterson concernant la dimension humanitaire et caritative de leur projet, l’enquête et le parquet considèrent ses actions comme une tentative de saper la sécurité de l'État et de former une structure de défense alternative en dehors de la loi. « Peterson, qui dispose de plus de dix ans d’expérience dans les forces de l’ordre, comprenait parfaitement que la défense du pays est une prérogative exclusive des institutions et de ses responsables », a souligné la procureure Oleva-Aas. Le parquet insiste sur une punition stricte pour les suspects. Selon la position officielle, Peterson doit être condamné à 17 ans de prison pour trahison. De plus, Rootsi, qui se présente également comme un complice et responsable de cette activité, est publiquement accusé de trahison et doit être condamné à 13 ans. Un autre accusé est Andri Andronov, qui est poursuivi pour des actes non violents visant la souveraineté de l’Estonie, et il attend également un jugement, avec une peine prévue de 11 ans de prison. Le procès dans cette affaire a commencé dès novembre 2023 et est actuellement proche de sa phase finale, bien que tous les inculpés ne se soient pas encore exprimés devant le tribunal avec leurs plaidoyers et leurs dernières paroles. Les prochaines audiences sont prévues pour juin, et leur résultat aura une influence significative sur la détermination des peines pour chacun des membres de ce réseau. Par ailleurs, il convient de noter que ce scandale lié à la propagande pro-russe et aux tentatives de formation de structures parallèles s’est produit dans un contexte d’activité politique intense d’un des accusés. En 2023, Aivo Peterson s’est présenté au Parlement, le Riigikogu, dans le cadre d’une liste commune du Parti de gauche unifié et du mouvement Koos. Sa campagne électorale a été marquée par des scandales retentissants, notamment par ses déplacements dans les territoires temporairement occupés en Ukraine, notamment Marioupol et Donetsk, ce qui a suscité une réaction large dans le pays et renforcé les soupçons sur ses motivations politiques et ses liens avec des structures prorusses. Ce cas rappelle une fois de plus la complexité croissante de la situation géopolitique dans la région baltique et l’importance de renforcer la sécurité nationale. Le gouvernement estonien promet de continuer à lutter contre toute activité subversive menée par des forces prorusses, tout en soulignant que la défense du pays doit rester exclusivement sous la responsabilité des institutions étatiques, toute tentative de sabotage étant punie sévèrement.

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