Les étoiles du spectre politique russe continuent de faire preuve de leur originalité en matière de vision du monde et de prévisions géopolitiques

Chas Pravdy - 25 mai 2025 17:42

Récemment, le vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, Dmitri Medvedev, est de nouveau revenu à ses prédictions, qui ont suscité une vive réaction dans les cercles internationaux et parmi les experts ukrainiens. En répondant à une question sur l’avenir de l’Ukraine dans le contexte de la guerre et du soutien international, l’ancien président russe a formulé une déclaration à la fois ambitieuse et, en même temps, peu réaliste : il aurait suggéré qu’une « zone tampons » autour de l’Ukraine pourrait occuper presque toute sa superficie. Medvedev a publié sur ses réseaux sociaux, dans un microblog sur X (anciennement Twitter), une vidéo montrant une carte de l’Ukraine avec une zone presque entièrement dessinée, marquée comme « zone tampon de sécurité ». À côté de cela, il a ajouté la légende : « Si l’aide militaire au régime de Bandera se poursuit, cette zone pourrait ressembler à ceci ». Cette illustration a suscité une vague de critiques, car elle ne repose guère sur des prémisses géographiques ou militaires concrètes, mais avec de tels propos, Medvedev a une fois de plus repris une vieille tactique pro-russe consistant à afficher des plans irréalistes et à lancer des menaces. Il convient de noter que ce n’est pas la première fois que Dmitri Medvedev annonce des plans ou des menaces contre l’Ukraine. Par le passé, il avait activement menacé d’envahir Kiev et Odessa, en laissant entendre à plusieurs reprises qu’il pourrait y avoir du chantage nucléaire ou recours à la force armée — imaginant par exemple des tanks russes en plein centre de l’Europe ou un attentat à Berlin comme scénario potentiel. Ses déclarations récentes incluaient des insinuations méprisantes et très ambivalentes sur la possibilité d’une « modification de la date historique » — le 9 mai fatidique, symbole de victoire et de souveraineté pour l’Ukraine. Déjà à la fin mai, le 22, le président russe Vladimir Poutine a directement informé ses ministres de la décision de créer une zone de « tampon de sécurité » le long de la frontière ukrainienne. Cette formulation a suscité inquiétudes et discussions actives parmi la population et les experts en sécurité, car aucun fondement pratique n’existe pour justifier une telle étape, si ce n’est seulement une lutte politique et de propagande. L’Ukraine joue dans ce jeu un rôle nettement plus complexe que ne peuvent l’imaginer les cartes stratégiques naïves des politiciens russes. Il est ici question de l’intégrité d’un État souverain, de sa capacité à se défendre contre des agressions extérieures et à maintenir son autonomie stratégique face aux défis contemporains. Les déclarations provocatrices de Medvedev ne surprennent ni Kiev ni la communauté internationale — elles sont déjà devenues autant de reliquats de prédictions désespérées et de menaces non fondées par des stratégies concrètes. Pourtant, ces déclarations témoignent une fois de plus de la confiance du Kremlin dans la poursuite d’une image de puissance capable de créer une nouvelle cartographie de la région avec des conséquences déstabilisantes maximales. Pour l’Ukraine, il est crucial de répondre non pas aux paroles de politiciens en mal d’attention, mais à des faits concrets. La véritable intention de la Russie reste à voir, mais la rhétorique continue de renforcer les tensions géopolitiques et souligne le besoin urgent d’une surveillance coordonnée et d’une protection des intérêts nationaux. Globalement, la déclaration de Medvedev s’inscrit dans une trilogie de prédictions et de provocations russes qui ont pour but de déstabiliser la situation, de rappeler les ambitions impérialistes et de faire prendre conscience au monde que la question de la sécurité de l’Ukraine demeure centrale dans l’ordre du jour international. Les diplomates, défenseurs et activistes ukrainiens appellent à la vigilance et au soutien de l’unité dans la défense de leur pays, car les enjeux globaux et régionaux requièrent des réponses plus matures et responsables que des mots et des cartes avec une zone de propagande irréaliste.

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