Voici la traduction du texte en français :

Chas Pravdy - 24 mai 2025 22:50

À Istanbul, ont eu lieu les premières négociations officielles entre l’Ukraine et la Russie depuis plus de trois ans, ce qui en soi constitue une étape importante et symbolique. Cependant, les informations divulguées par le premier vice-ministre des Affaires étrangères d’Ukraine, Serguiï Kyslytsa, attestent que ces pourparlers différaient profondément de tous ceux précédemment tenus. Selon le diplomate ukrainien, les représentants russes n’ont pas caché leur agressivité et ont proféré, durant la rencontre, un flot continu de menaces, de cynisme et de déclarations primitivement immorales. Comme l’a indiqué Kyslytsa dans une interview diffusée lors d’un téléthon samedi soir, le niveau d’agressivité de la délégation russe était saisissant. Selon lui, lors de l’entretien, les Russes n’ont pas hésité à recourir à de nombreuses provocations, notamment à de longs arguments historiques et à des « pseudo-excursions », dans lesquelles étaient soulignées des exigences telles que « aujourd’hui, nous revendiquons 4 régions, demain – 6 ou 8 ». Une déclaration tout aussi cynique a été faite par un représentant russe, qui, avec une insolence manifeste, a affirmé que « la guerre, c’est quand les Russes tuent des Russes », en faisant allusion aux conflits internes et aux destructions commises par les occupants dans les villes ukrainiennes. De plus, Kyslytsa souligne qu’au sein de ce « flot de menaces malveillantes » apparaît une stratégie évidente – les Russes, selon lui, refusent d’admettre de cette façon la souveraineté de l’Ukraine, son droit à l’indépendance et à l’intégrité territoriale. « On te nie, à toi et à la partie à côté, l’existence en tant que nation et en tant qu’individu, c’est-à-dire qu’on te dit : “Tu n’es pas Ukrainien, tu es Russe, et on te tue simplement, les Russes tuent simplement des Russes” », a-t-il noté. Kyslytsa a également mentionné qu’avant le début des négociations, la partie russe avait bloqué la possibilité de discuter en présence des représentants des États-Unis. Tandis que la Turquie, qui a joué le rôle de médiateur et qui était également présente lors de la réunion, ne participe pas directement aux négociations. La Russie a déclaré qu’elle ne disposait pas du mandat pour mener des négociations dans ce format, ce qui prive en réalité la partie ukrainienne de toute possibilité de dialogue constructif. Les antécédents de cette rencontre sont assez dramatiques. Selon les médias, la partie russe à Istanbul a formulé une série d’ultimatums, notamment des exigences importantes pour l’Ukraine concernant le renoncement à ses revendications territoriales et aux réparations. La Russie insistait pour exclure les représentants des États-Unis du processus de négociation, laissant entendre une méfiance envers les médiateurs étrangers et une tentative probable de contrôler le déroulement du dialogue. Le 16 mai dernier, en Turquie, ont eu lieu les premières négociations directes ouvertes entre l’Ukraine et la Russie depuis longtemps. Elles se sont déroulées dans un contexte d’innombrables tentatives pour trouver un moyen de mettre fin à ce conflit de plusieurs mois, mais une tension évidente était déjà perceptible. La Russie insistait pour que les États-Unis ne participent pas aux pourparlers, cherchant à faire prévaloir ses conditions, notamment en matière de garanties internationales et de questions territoriales. Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinsky, a déclaré publiquement que Moscou était prête pour une guerre sans fin. Il a menacé de non seulement conquérir le territoire ukrainien, mais aussi des régions spécifiques telles que Sumy et Kharkiv, laissant entendre que les forces d’occupation russes n’avaient pas l’intention de s’arrêter et étaient prêtes à aller plus loin dans leur plan agressif. Medinsky a brutalement et ouvertement posé la question de combien d’années encore les Ukrainiens seraient prêts à se battre, en comparant la situation à 21 années de guerre avec la Suède, laissant entendre qu’une telle guerre pourrait devenir longue et sans précédent pour la Russie. De son côté, Serguiï Kyslytsa, analysant le comportement des Russes, le décrit comme celui de « gangsters » – avec le même cynisme, la rudesse et la négligence des règles diplomatiques. Ses paroles soulignent le niveau de honte et d’agression sans précédent manifesté par les participants de la délégation russe durant les négociations. Ils ne cachent pas leurs buts – ils ne dissimulent pas leur intention de détruire la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais imputent à l’Ukraine des accusations et des reproches pour en renforcer la pression. Face à une tension croissante et à une incertitude grandissante, il ne reste pour l’instant que l’espoir que, même dans les moments les plus difficiles, la diplomatie et le soutien international ne failliront pas totalement et permettront à l’Ukraine de préserver sa souveraineté et son existence face à cette confrontation brutale. Par ailleurs, les actions de la Russie montrent que pour Moscou, ce conflit n’est pas tant une lutte pour le territoire qu’une démonstration de sa puissance et une tentative de détruire toute volonté de l’Ukraine de devenir un État indépendant et autosuffisant.

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