L’Union européenne envisage un nouveau paquet de sanctions à grande échelle contre la Russie, qui prévoit des restrictions sérieuses dans les domaines financier et énergétique

Chas Pravdy - 24 mai 2025 12:33

Selon des sources, notamment l’agence Bloomberg et le portail d’information ukrainien « Euromaidan », les responsables européens envisagent de déconnecter plus de vingt banques russes du système de paiement mondial SWIFT — l’un des principaux outils des opérations financières internationales. Cette mesure constituerait une nouvelle frappe importante contre la Russie en réponse à ses actions en Ukraine, car le retrait des banques entraînerait une limitation significative de leur capacité à utiliser l’infrastructure financière mondiale. Le projet de sanctions prévoit également de baisser la limite de prix pour le pétrole russe — de 60 dollars actuellement à environ 45 dollars le baril — afin de réduire considérablement les revenus du secteur pétrolier russe. Bien sûr, une telle décision nécessite le soutien des États-Unis, puisque Washington exerce une influence clé sur la politique mondiale des prix. De plus, l’Union européenne envisage d’interdire le transport de gaz via les gazoducs « Nord Stream » — un autre élément d’une stratégie plus large visant à limiter l’accès de la Russie aux ressources qui financent sa campagne militaire contre l’Ukraine. Cela enverrait un signal clair à l’Europe quant à la constance de sa position sur les livraisons de gaz russe par pipeline et son désir de réduire au maximum sa dépendance aux hydrocarbures russes. Dans le cadre de la poursuite du renforcement de la politique de sanctions, l’UE prévoit aussi de freiner la soi-disant « flotte parallèle » de pétroliers russes utilisés pour contourner les restrictions existantes, et envisage d’autres mesures restrictives contre les banques soutenant l’agression russe, notamment le Fonds russe d’investissements directs, qui investit activement dans le pays agressor. Ce nouveau paquet de sanctions, qui est déjà le 18e depuis le début de l’invasion à grande échelle de la Russie en Ukraine en février 2022, comprendra également des mesures visant à protéger les entreprises européennes contre d’éventuelles actions en justice en arbitrage liées à des accords bilatéraux d'investissement. C’est un aspect important afin d’éviter des complications juridiques et financières supplémentaires dans le cadre de la politique européenne de dissuasion. Les plans de l’Union européenne ont été communiqués lors de consultations à huis clos avec des représentants des États membres. Selon les interlocuteurs de l’agence, ces mesures visent à réduire encore plus l’espace financier et énergétique de la Russie, à diminuer sa capacité à financer ses opérations militaires et à épuiser l’économie du pays aggressif. Dans le contexte de ces annonces, il est important de noter que Donald Trump, ancien président des États-Unis, avait déjà souligné la nécessité de faire baisser les prix mondiaux du pétrole, afin d’aider à réduire le soutien financier de la Russie dans la guerre en Ukraine. Par ailleurs, la Grande-Bretagne a appelé le G7 à intensifier ses efforts et à convenir de la baisse de la limite de prix pour le pétrole russe, pour augmenter la pression sur Vladimir Poutine et le forcer à arrêter son agression. Ainsi, le nouveau paquet de sanctions de l’UE doit devenir un instrument clé dans la lutte contre le soutien économique et la machine de guerre russe. Toutefois, sa mise en œuvre nécessitera des efforts conjoints de la communauté internationale, notamment une coopération étroite avec les États-Unis et d’autres partenaires mondiaux, car cela déterminera l’avenir et la stabilité dans la région ainsi que sur les marchés énergétiques mondiaux.

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