Les forces armées polonaises ont démontré des progrès dans la création de fortifications le long de la frontière avec la Russie dans le cadre du programme de défense à grande échelle « Bouclier oriental »
Dans le sud-ouest de la Pologne – dans le village de Rytka, situé dans la gmina de Barchany, dans le powiat de Kęty – a eu lieu une présentation de la section d’installations d’ingénierie destinées à fournir une protection supplémentaire du pays contre d’éventuelles menaces extérieures. Ceci témoigne de l’accélération de la politique de défense de Varsovie et de sa volonté de renforcer la sécurité dans une région qui a été soumise ces dernières années à d’importants défis de la part de son voisin – la Russie. Le vice-chef d’état-major de l’armée polonaise, le général de corps d’armée Stanisław Czośnarek, lors de la présentation, a souligné que la Pologne, qui se considère comme un pays respecté et autosuffisant, ne se prépare pas à la guerre en mode passif. Selon lui, la situation dans la région s’est nettement détériorée et le pays agit en anticipation, en mettant en œuvre des mesures préventives pour renforcer sa capacité de défense. « Nous avons déjà commencé à construire des fortifications d’ingénierie à notre frontière avec la Russie à Rytka, et ce processus continue. En même temps, des mesures similaires sont entreprises le long de la frontière avec la Biélorussie et dans des zones proches de l’Ukraine, » a-t-il ajouté. Les clôtures présentées dans la région à l’ouest ne sont qu’une composante d’un système de défense multifacette, la mise en œuvre de laquelle entre dans le cadre du programme ambitieux « Bouclier oriental ». Celui-ci prévoit non seulement la construction d’installations d’ingénierie, mais aussi un ensemble de mesures : renseignements et prévention des menaces potentielles, systèmes de protection contre les agents chimiques, systèmes logistiques et militaires assurant la mobilité et la contre-mobilité des forces armées. Czośnarek a souligné que le programme prévoit également la préparation d’infrastructures médicales adaptées aux besoins des forces armées dans la région. Il est important de noter que, dans le cadre de ce projet d’envergure, la Pologne collabore activement avec les structures gouvernementales, les autorités locales ainsi qu’avec des ministères tels que ceux de l’agriculture, de l’infrastructure et de la digitalisation. Concernant la question des terrains, les militaires assurent qu’aucune propriété privée n’est affectée lors de la mise en place des fortifications. « Déjà depuis plus d’un an, nous travaillons sur ces terrains, et aucune expropriation n’a été effectuée. Tous les travaux se déroulent sur des terrains appartenant à l’État ou à des collectivités locales, » a assuré le général. « La propriété privée ne sera jamais affectée dans le processus de construction. » La participation à l’événement comprenait également le commandant du Commandement d’ingénierie militaire, le major général Marek Wawrzyniak. Il a souligné que toute installation de clôture n’est qu’une partie d’un système qui doit être correctement protégé. C’est pourquoi, à côté des fortifications, sont construits des postes d’armes, des abris pour le personnel militaire et le matériel, permettant une réaction efficace face aux éventuels défis extérieurs. Wawrzyniak a indiqué qu’en élaborant les plans des installations d’ingénierie, les spécialistes s’appuient activement sur l’expérience acquise lors des opérations en Ukraine et dans d’autres zones chaudes, afin d’adapter au maximum les fortifications aux particularités locales : « La zone autour de Rytka est un exemple parfait de la manière de positionner des clôtures d’ingénierie. La forêt et les terres marécageuses créent des restrictions supplémentaires pour la mobilité d’un adversaire potentiel. » Un autre point important est l’ampleur des mesures et des travaux. Selon Wawrzyniak, dans le cadre de la mise en œuvre du « Bouclier oriental », des terrains dans plus de trente localités ont déjà été achetés, des travaux de construction et des mesures de renseignement sont en cours. Des contrôles ont été effectués dans plus de 70 localités et sur des sites d’infrastructure, ce qui permet d’évaluer mieux les besoins globaux et de créer une protection aussi efficace que possible. Sur le plan historique, il est utile de rappeler qu’à la fin de l’année dernière, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a officiellement annoncé le début de la mise en œuvre du système de fortifications « Bouclier oriental » aux frontières avec la Russie et la Biélorussie. En juin 2023, le gouvernement polonais a adopté une résolution à ce sujet et a attribué pour ce programme, pour la période 2024–2028, au moins 10 milliards de zlotys. Il s’agit d’un des projets de défense les plus importants, visant à renforcer la sécurité des frontières orientales de la Pologne, pour compléter les systèmes existants et créer un bouclier à plusieurs niveaux. De plus, Varsovie collabore activement avec les pays baltes – Estonie, Lettonie et Lituanie – envisageant de solliciter l’Union européenne pour le financement de projets communs. L’objectif est de créer un réseau de bunkers, de frontières, de lignes de séparation et de dépôts militaires le long des frontières orientales de l’UE avec la Russie et la Biélorussie. Cette approche intégrée de la défense de la région vise à renforcer la capacité de protection et à prévenir toute agression potentielle, notamment dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne en cours et de l’augmentation de l’activité dans la région. Il est évident que la Pologne fait un pas important vers le renforcement de sa propre sécurité en ces temps de crise, en investissant non seulement dans les systèmes de protection avec des fonds, mais aussi dans une vision stratégique. Face à la situation dans la région et à la montée des tensions, on peut considérer à juste titre que ces investissements ont une importance cruciale pour la stabilité du flanc oriental de l’Europe et la capacité de défense de toute la communauté d’Eurosolidarité.