Le Parlement européen a adopté un nouveau ensemble de mesures concernant le commerce avec la Russie et la Biélorussie, visant à limiter considérablement leur accès au marché de l’Union européenne

Chas Pravdy - 22 mai 2025 14:53

Une attention particulière est portée aux produits agricoles, notamment aux fertilisants, qui restent actuellement l’un des outils clés dans la lutte contre l’expansion agricole russe. Selon la décision adoptée le 22 mai à Bruxelles, le Parlement européen met en place une hausse significative des droits de douane et des tarifs à l’importation de produits agricoles russes et biélorusses. Cela a pour but de rendre l’importation de ces marchandises dans l’UE économiquement non viable, ce qui aboutira à la suspension de leur flux vers l’Union européenne. Le document, intitulé « Modification des taux de droits de douane à l’importation pour certains produits originaires ou exportés directement ou via des intermédiaires de la Fédération de Russie et de la République de Biélorussie », entrera en vigueur immédiatement après l’approbation officielle par le Conseil de l’UE et sa publication dans les sources officielles compétentes. Comme indiqué dans la notes explicative accompagnant le texte, ce règlement permettra d’interdire totalement l’accès au marché européen à plus de 15 % des produits agricoles, qui étaient auparavant inscrits sur la liste avec des tarifs plus faibles. Pour le reste des produits, de nouveaux droits de douane élevés seront instaurés, rendant pratiquement impossible toute incitation économique à réimporter la production russe dans l’UE. En particulier, pour les produits agricoles tels que les céréales, l’augmentation des tarifs prévoit une hausse des droits ad valorem de 50 %. Cela signifie que les exportateurs russes et biélorusses devront payer 50 % de plus lors de l’importation de leurs marchandises dans l’Union européenne. Concernant les fertilisants, la situation est particulièrement critique. Un droit ad valorem existant de 6,5 % s’ajoute à une taxe spécifique qui augmentera chaque année d’environ 40-45 euros par tonne. En conséquence, après trois ans de mise en œuvre de cette réglementation, les tarifs pour les fertilisants azotés atteindront entre 315 et 430 euros par tonne, selon le type. Il s’agit d’un niveau prohibitif, qui bloquera pratiquement l’importation de ces produits en provenance de Russie et de Biélorussie. L’objectif de ce paquet de mesures strictes est de réajuster la dépendance de l’UE vis-à-vis des ressources agricoles russes et biélorusses, ainsi que d’éviter le contournement des sanctions via des pays tiers, notamment la Biélorussie. Selon les auteurs de la décision, la forte augmentation des tarifs incite au remplacement des fertilisants et produits russes par d’autres sources. Certains États membres de l’UE ont déjà, en réalité, renoncé aux fertilisants azotés russes sans ressentir de pénurie ni de forte augmentation des prix du marché. Cela montre la possibilité de redéployer rapidement les approvisionnements depuis la Russie vers des producteurs alternatifs. Dans l’ensemble, cette nouvelle politique pour le secteur agricole européen signifie non seulement une lutte contre les importations de l’agresseur, mais aussi la préparation à augmenter la production intérieure de fertilisants au sein de l’UE. Cela répondra à la crise énergétique qui a considérablement compliqué la fabrication dans la région, ainsi qu’à la pression exercée par l’importation russe, qui a longtemps renforcé la concurrence et la stabilité des prix. De plus, dans le cadre de ces nouvelles restrictions, l’UE propose activement des sources d’approvisionnement alternatives en fertilisants azotés — notamment l’Égypte, l’Algérie, la Norvège, le Maroc, Oman et les États-Unis. Cela permettra de réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie et d’assurer un équilibre stable sur le marché intérieur. Selon les informations disponibles, les tarifs sur la majorité des produits agricoles en provenance de Russie et de Biélorussie, en particulier les céréales, seront appliqués sur l’ensemble du territoire de l’UE à partir de juillet 2024. Cela répond aux appels prolongés de l’Ukraine, de la Pologne et des pays baltes en faveur d’une interdiction totale des importations, favorisant la réduction de l’influence russe dans le secteur agricole européen. Globalement, l’adoption de cette décision témoigne de la stratégie tactique et stratégique de l’UE face à l’agression russe, notamment par des leviers économiques. Il ne s’agit pas simplement de sanctions économiques, mais d’une politique globale visant à neutraliser la capacité de la Russie à utiliser le secteur agricole comme instrument de pression politique et économique. Dans le contexte des mécanismes de sanctions mondiaux, les responsables européens soulignent que ces mesures ont pour but de contraindre la Russie et ses alliés à changer leur politique, en utilisant les mesures les plus strictes et efficaces. Selon des experts, les sanctions, notamment en ce qui concerne l’importation agricole, constituent une arme moderne dans la lutte diplomatique et économique contre le pays agresseur, avec le potentiel de réduire considérablement son influence et d’inciter à une révision de ses stratégies dans le conflit avec l’Ukraine et l’Occident.

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