Le secrétaire d’État américain évite de qualifier Poutine de criminel de guerre : que cache le refus ?

Chas Pravdy - 21 mai 2025 19:46

Lors d'une audience au comité des affaires étrangères de la Chambre des représentants du Congrès américain, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a fait une déclaration qui a suscité de nombreuses interrogations et spéculations quant à la position officielle de Washington concernant le leader russe, Vladimir Poutine. En même temps, il a refusé de le désigner comme criminel de guerre, laissant la réponse dans le domaine de l'ambiguïté et de la prudence diplomatique. Au cours d’une discussion qui, dans l’ensemble, était tendue, un des points clés concernait la nature des actions de la Russie en Ukraine. Le démocrate du Congrès, Bill Keating, a directement posé la question : peut-on considérer la Russie comme un agressor dans le contexte de la guerre ? En réponse, Rubio n’a pas contesté le fait de l’invasion, affirmant : « Oui, la Russie est entrée en Ukraine. Ils ont envahi, oui. » Cependant, la suite du segment est devenue un sujet controversé et délicat concernant la détermination de la responsabilité personnelle de Poutine. Keating a insisté pour savoir si Poutine peut être considéré comme un criminel de guerre et si les États-Unis ont des négociations avec ce leader. À cela, le secrétaire d’État a répondu que, selon lui, les hostilités comportent déjà des éléments de crimes de guerre, mais il a souligné que l’objectif principal actuel est de mettre fin au conflit. « Si l’on regarde ce qui s’est passé là-bas, nous pouvons certainement le qualifier de crimes de guerre, mais notre but est de mettre fin à la guerre », a déclaré Rubio, évitant une réponse directe concernant la responsabilité personnelle de Poutine, y compris la reconnaissance de son statut de criminel de guerre. Après plusieurs nouvelles questions du congressiste, le secrétaire d’État est resté dans le cadre de l’incertitude diplomatique, soulignant qu’il est actuellement crucial de terminer la guerre, plutôt que de spéculer sur les éventuels responsables. Cette position a été critiquée et a mis en évidence la difficulté à formuler une évaluation internationale claire de l’agression russe contemporaine. D’un autre côté, auparavant, le 7 mai, le ministre des Finances américain, Scott Bessent, avait confirmé, en réponse à une question sur la reconnaissance de Poutine comme criminel de guerre, que Washington partageait cette opinion. Cela a suscité des débats dans les médias et chez les analystes, certains estimant que peut-être c’est précisément Washington qui cherche à éviter une déclaration claire et définitive, afin de préserver une flexibilité dans ses relations diplomatiques et ses négociations. Il a également été rapporté que les États-Unis se seraient apparemment opposés à l’inclusion dans la déclaration finale du « G7 » de formulations accusant directement la Russie de mener une guerre agressive et promettant un soutien continu à l’Ukraine. Cela témoigne de la volonté de l’administration américaine de maintenir une retenue diplomatique et d’éviter une escalation excessive des tensions dans les structures internationales. Ainsi, la question du statut de Poutine reste complexe et multilayer – d’un côté, la position officielle des États-Unis reflète le désir de mettre fin à la guerre, de l’autre, l’incertitude demeure quant à la qualification précise des actions du leader russe sur la scène internationale. cette prudence diplomatique soulève des questions supplémentaires sur les futures démarches de Washington dans le contexte de la sécurité mondiale et de la condamnation juridique des crimes de guerre.

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