Le Premier ministre de Slovaquie, Robert Fico, a exprimé sa volonté de soutenir la tenue d’un référendum national sur l’annulation des sanctions de l’Union européenne contre la Fédération de Russie

Chas Pravdy - 18 mai 2025 14:24

Cette décision a suscité plusieurs discussions et surprises dans le contexte tendu des relations internationales ainsi que des processus politiques internes du pays. Selon Fico, si une telle initiative était officiellement proposée et organisée, il soutiendrait sans hésitation la tenue d’un vote parmi la population. Dans une interview accordée à la chaîne slovaque STVR, le politicien a exprimé son point de vue en comparant les sanctions à une "peste" — déclarant que ces mesures restrictives nuisent davantage à l’économie européenne qu’elles n’ont d’impact significatif sur le Kremlin. Le Premier ministre a souligné que c’est précisément l’incapacité des sanctions à atteindre leur objectif qui le rend sceptique quant à leur efficacité. La question suivante concernait le soutien direct au référendum — si Fico accepterait la tenue d’un tel vote s’il était initié. En réponse, il a souligné qu’il n’avait pas besoin d’un référendum pour prendre sa décision, mais qu’en présence d’une telle initiative, il la soutiendrait sans aucune hésitation. "Si un tel référendum a lieu, je le soutiendrai calmement. C’est ma position", a-t-il déclaré. Une attention particulière dans ses déclarations a été portée à l’histoire globale des sanctions contre Moscou. Selon lui, les mesures restrictives actuelles, dans un contexte où le processus diplomatique et les efforts de négociation entre Kiev et Moscou donnent semblerait-il déjà de premiers résultats positifs, sont inappropriées voire nuisibles. "Comment pouvons-nous, en période de négociations pour une résolution pacifique de la situation, imposer des sanctions massives contre la Russie ? Cela confirme que bon nombre de mesures occidentales sont totalement déloyales et motivées politiquement", a affirmé Fico. Il convient de rappeler qu’à la fin avril, le président slovaque Peter Pellegrini a reçu une pétition de la part du parti d’extrême droite "Mouvement de renaissance slovaque" (SHO), demandant l’organisation d’un référendum pour l’annulation des sanctions contre la Russie. D’après les signatures de plus de 400 000 citoyens, le chef de l’État a indiqué qu’il se pencherait sur la question et prendrait une décision après analyse de la situation. Selon la législation, pour que les résultats d’un référendum soient légitimes, la participation doit atteindre au moins 50 % des électeurs, et la décision doit être approuvée par la majorité des votants. Par ailleurs, dès mars, Fico avait déjà exprimé sa position en ce qui concerne les sanctions, menaçant de les bloquer si elles commençaient à nuire à la sécurité intérieure et à la possibilité d’atteindre la paix en Ukraine. Il avait alors laissé entendre qu’appliquer des mécanismes qui, au lieu de changer la situation, compliquent la vie des pays européens et engendrent des tensions sociales, n’était ni stratégique ni sensé. Dans l’ensemble, la position de la direction slovaque concernant les sanctions et leur éventuelle levée reste ambivalente, suscitant de vives discussions tant au sein des cercles politiques internes qu’au niveau international. Le sujet du référendum reflète d’un côté une croissance de l’opinion publique favorable à des solutions principalement diplomatiques et pacifiques, et de l’autre devient un terrain de bataille pour des luttes politiques internes et des jeux géopolitiques dans la région.

Source