La Russie a pour la première fois officiellement arrêté un navire qui avait précédemment quitté les ports estoniens – cet incident est devenu un événement historique dans l’histoire récente de la région

Chas Pravdy - 18 mai 2025 17:33

Le 18 mai, un pétrolier grec, le Green Admire, qui naviguait sous le pavillon du Liberia en direction du port de Sillamäe, a été arrêté dans les eaux territoriales de la Fédération de Russie. Il s’agit du premier incident d’envergure impliquant un navire ayant auparavant quitté un port estonien, ce qui signale clairement une nouvelle tendance conflictuelle dans la région de la mer Baltique. Selon une déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères d’Estonie, l’incident s’est produit dans les eaux territoriales de la Russie, où le navire circulait selon un itinéraire convenu à l’avance. D’après les représentants du ministère estonien des Affaires étrangères, cet itinéraire a été choisi pour des raisons de sécurité de la navigation et ne violait pas les règles internationales, puisqu’il avait été coordonné avec la Russie et la Finlande. La déclaration souligne également que ce précédent a été causé par de nouveaux défis en matière de sécurité maritime et, afin d’éviter de tels incidents à l’avenir, il est prévu de rediriger les navires en transit vers le port de Sillamäe par les eaux ouvertes de l’Estonie, évitant ainsi les zones dangereuses près de la côte russe. Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a indiqué aux journalistes que de telles actions imprévisibles de la Russie témoignent une fois de plus de son imprévisibilité en politique maritime. Il a également informé que le pays avait déjà informé ses alliés de l’Union européenne et de l’OTAN de cette situation, en soulignant la nécessité de mesures communes pour assurer la sécurité de la navigation dans la région. Ce phénomène marque une nouvelle étape dans une longue série de tensions dans la sphère de la géopolitique maritime. Quelques jours seulement avant, les forces armées estoniennes avaient tenté d’intercepter un autre navire – le pétrolier Jaguar, qui se déplaçait en eaux internationales dans le golfe de Finlande en direction du port russe de Primorsk, traditionnellement utilisé pour l’importation et l’exportation de cargaisons en Russie. Selon des informations des autorités frontalières et militaires estoniennes, l’équipage du pétrolier a refusé d’obéir aux ordres et a tenté de faire route dans les eaux internationales, quittant les eaux de transit estoniennes mais sans faire escale dans le port russe. D’après des sources occidentales, ce pétrolier figure sur la liste des sanctions du Royaume-Uni, lesquelles prévoient des restrictions économiques et des interdictions commerciales avec ce navire. La réaction de la Russie a été l’envoi d’un avion de chasse, qui, selon les informations estoniennes, aurait violé l’espace aérien estonien. Il s’agit d’un autre signe de tension dans la région et d’une démonstration claire de la possible escalation du conflit contemporain entre la Russie et les pays baltes ainsi que l’Occident. La situation reste actuellement tendue. Des représentants officiels estoniens ont une fois de plus insisté sur le fait que la Russie demeure un partenaire imprévisible dans le domaine maritime et ont appelé leurs alliés internationaux à s’unir face aux nouveaux défis. Les questions concernant la sécurité de la navigation, la protection des navires en mer Baltique et la lutte contre les tentatives d’évitement des sanctions sont également régulièrement soulevées. Il s’agit du premier cas de détention ouverte d’un navire par des forces russes ou des douaniers en provenance d’Estonie, ce qui a suscité une large attention dans les milieux diplomatiques et militaires européens. Dans le contexte de l’augmentation des tensions dans la région, de tels incidents remettent en question l’équilibre géopolitique et créent les conditions d’un approfondissement de la confrontation dans le espace maritime de la mer Baltique. Il est évident que les structures diplomatiques et militaires travaillent déjà à trouver des voies pour désescalader la situation, mais les menaces réelles augmentent avec le nombre et l’envergure de ces incidents.

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