À Istanbul, de nouvelles négociations tendues ont eu lieu entre la Russie et l’Ukraine, durant plusieurs heures, devenant ainsi l’un des rendez-vous les plus déterminants des presque trois dernières années

Chas Pravdy - 18 mai 2025 15:28

Cependant, lors de ces rencontres, des sources mystérieuses rapportent des faits surprenants et inquiétants : la délégation russe aurait utilisé des documents issus des négociations de 2022 et aurait menacé d’élargir considérablement ses exigences. Selon des informations obtenues auprès de interlocuteurs de « Ukrainska Pravda », au début des négociations, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a souligné que ce dialogue devait poser les bases de futures rencontres au sommet entre les dirigeants des deux pays. Mais tout ne s’est pas déroulé selon le scénario prévu. Selon des sources, la partie russe aurait fortement interferé dans le processus, se permettant des remarques grossières et des provocations. Les actions des représentants de la Fédération de Russie suscitent une inquiétude particulière, notamment celles du vice-ministre des Affaires étrangères russe, Muler Medinski. Le politologue et diplomate s’est présenté comme un invité et, s’exprimant devant les délégations ukrainienne et turque, aurait parlé longuement et de manière irrévérencieuse, interrompant ses interlocuteurs et faisant parfois des digressions historiques. Sur la table devant Medinski, se trouvaient des documents issus des négociations de 2022, dont il aurait utilisé la tactique de pression psychologique, affirmant que le nombre d’annexes aux documents était passé de 17 à 85 pages en raison de changements significatifs dans la situation. Selon lui, le Kremlin estime que la situation a considérablement empiré au cours des dernières années, et que les exigences doivent être élargies en conséquence. Tant le chantage que les menaces n’ont pas provoqué de choc – au contraire, les représentants russes ont tenté de montrer leur puissance et leur insistance. Selon des sources, lors des discussions, Moscou aurait également lancé cette menace : la Russie pourrait mener une guerre sans interruption jusqu’à l’atteinte totale de ses objectifs, et à l’Ukraine aurait été proposée de sortir de certaines régions — Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia — afin de mettre en place un « statut neutre » pour le pays. Un autre haut responsable de la délégation russe a commencé à parler de ce qu’on appelle des « documents stratégiques de l’OTAN », évoquant apparemment un scénario d’attaque de l’Alliance contre la Russie d’ici 2030. Bien entendu, la partie ukrainienne a nié cette information, en affirmant que la Russie aurait également de telles intentions pour préparer une attaque contre les pays de l’OTAN dans le futur, ce qui a provoqué une nervosité chez les délégués russes qui ont rapidement détourné la conversation. Les négociations à Istanbul, le 16 mai, ont marqué le premier contact de grande envergure entre la Russie et l’Ukraine en 36 mois. Les événements de cette journée ont eu plusieurs axes importants : d’abord, la discussion sur la possibilité d’un cessez-le-feu et des questions humanitaires, et ensuite, le niveau potentiel de contact au niveau des dirigeants. Les représentants ukrainiens ont déclaré que les négociations avaient été difficiles. En particulier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georgiy Tikhiy, à Istanbul, a indiqué que la délégation russe aurait formulé une série d’exigences inacceptables pour l’Ukraine, mais il a préféré garder les détails secrets. Dans l’ensemble, les événements récents témoignent du fait que la Russie utilise, parallèlement à la diplomatie internationale, des menaces voilées et des méthodes brutales de pression pour atteindre ses objectifs. De leur côté, les Ukrainiens ont maintenu leur position et ont cherché à défendre les intérêts du pays dans des conditions extrêmement difficiles de guerre et de confrontation diplomatique. Ce conflit, qui a repris de l’ampleur dans les cercles diplomatiques d’Istanbul, confirme une fois de plus à quel point la situation sur les fronts diplomatiques entre Kiev et Moscou reste tendue et complexe.

Source