Rencontre à Istanbul : une nouvelle étape dans les négociations entre l’Ukraine et la Fédération de Russie ou une tentative de réanimation des accords de l’année dernière ?

Bilan, déclarations officielles et analyse de la situation Kyiv – Le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Andriï Sibiga, a effectué une analyse approfondie de la récente rencontre entre la délégation ukrainienne et les représentants de la Fédération de Russie à Istanbul. Selon lui, cette visite ne peut et ne doit pas être interprétée comme une étape supplémentaire vers la réconciliation ou le début de nouvelles négociations avec la Russie. Au contraire, derrière ses propos repose une conviction ferme : cette rencontre n’a ni vocation, ni possibilité de servir d’excuse pour un assouplissement de la pression internationale sur le régime russe, mais doit plutôt constituer un signal supplémentaire dans le contexte du renforcement de la position ukrainienne. Dans une publication sur Facebook, le ministre a souligné : « La libération de milliers de nos citoyens et leur retour à la maison représentent déjà, sans exagération, une récompense pour nos efforts et négociations. Ce sont 1000 familles heureuses. C’est pour elles que nous travaillons, et c’est en lien avec cela que se situe notre priorité principale. Mais il faut se rappeler : ce qui s’est passé le 16 mai à Istanbul ne peut être considéré comme une continuation des négociations de mars 2022. Il s’agit d’un format entièrement nouveau, d’une dynamique différente, de réalités inédites et d’un niveau de défis renouvelé. » Il a également attiré l’attention sur le fait que les représentants russes lors de la rencontre ne disposaient pas des pouvoirs suffisants pour prendre des décisions pouvant influencer le cours de la guerre ou résoudre politiquement le conflit. « La tentative de Poutine de présenter cette rencontre comme une suite logique des négociations de mars 2022 est fausse », a indiqué Sibiga. – « Les circonstances sont complètement autres maintenant, la situation géopolitique a changé. Le facteur principal reste le soutien des États-Unis et les efforts du président Donald Trump pour parvenir à la paix par la diplomatie et renforcer la sécurité de l’Ukraine. » Le ministre a souligné que l’Ukraine restera ferme dans sa position, travaillera résolument à la restitution de ses citoyens, au renforcement de sa défense et à la paix dans le pays. « Sans illusions : la partie ukrainienne et le peuple ukrainien n’abandonneront pas leur objectif. Au contraire, nous renforçons nos efforts pour obtenir des résultats justes. La guerre continue, et nous aspirons à la conclure par une victoire qui apportera à l’Ukraine sécurité, stabilité et souveraineté », a insisté le ministre. Qu’est-ce qui a précédé cette déclaration importante ? Le 16 mai, à Istanbul, ont eu lieu les premières négociations directes entre la Russie et l’Ukraine depuis plus de trois ans. Après leur conclusion, des représentants ukrainiens et des responsables militaires ont évoqué des résultats concrets et des perspectives. Le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov, a indiqué que l’on discutait d’un possible cessez-le-feu et de questions humanitaires, ainsi que d’une rencontre au niveau des dirigeants des deux pays. Il s’agit du premier dialogue de ce type depuis le début de la guerre à grande échelle déclenchée par la Russie contre l’Ukraine à la fin de 2021. Bien que la rencontre ait eu lieu, des officiels et des sources diplomatiques ont souligné que la délégation russe a formulé des propos que Kyiv considère comme inacceptables. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georgii Tikhiy, a insisté lors de ses échanges avec les journalistes sur le fait que, bien qu’aucun accord direct ou décision concrète n’ait été conclu à l’issue des négociations, les deux parties ont tout de même discuté de questions importantes, notamment la situation humanitaire et la possibilité d’une rencontre au sommet. En analysant les résultats de cette rencontre, les responsables ukrainiens soulignent qu’il ne s’agit pas d’un retour au statut des négociations de l’année dernière ou d’un report de la responsabilité de Poutine pour l’agression. Au contraire, ils considèrent que cette rencontre dévoile une nouvelle ordre du jour, fondée sur une réelle évolution des circonstances et sur le soutien international. Selon eux, la pression interne et internationale sur la Russie ne cesse de croître, et l’Ukraine est prête à continuer de défendre son indépendance, à adapter sa stratégie et à poursuivre la lutte pour la restitution de ses territoires et la libération des prisonniers. En résumé, la classe politique ukrainienne et les diplomates tendent à interpréter cette occasion rare, mais précieuse, de dialogue comme une étape supplémentaire dans des négociations complexes et multilatérales visant à arrêter le massacre et à créer des conditions pour une paix durable dans la région. Il est « temps d’agir de manière claire et cohérente, avec confiance dans nos capacités et dans le soutien international, pour que les valeurs, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine soient garanties à l’avenir.