Les négociations diplomatiques entre l’Ukraine et la Russie se poursuivent à Istanbul, mais les premières indications de leur caractère suscitent une inquiétude sérieuse

Chas Pravdy - 16 mai 2025 15:41

Selon une chaîne de télévision populaire, Sky News, qui se réfère à des sources dans les milieux diplomatiques ukrainiens, la partie russe a présenté une série d’exigences susceptibles de compliquer tout compromis et rendant pratiquement impossible l’annonce d’un cessez-le-feu dans un avenir proche. Selon la source, les exigences de la Russie vont bien au-delà des accords préalablement conclus et ont un caractère irréaliste. D’après les informations provenant de diplomates ukrainiens, l’un des principaux points que la partie russe a fermement revendiqués est le retrait des forces ukrainiennes des territoires occupés par la Russie. Cette démarche, si elle était mise en œuvre, ouvrirait la voie à un cessez-le-feu formel, mais remet en question la souveraineté de l’Ukraine et son intégrité territoriale. De plus, la source a indiqué que la Russie avait également formulé d’autres exigences encore plus « problématiques » — dont les détails ne sont pas précisés, mais il est clair qu’elles entrent en contradiction avec toute idée de résolution diplomatique du conflit et violent le droit international et les principes de souveraineté de l’Ukraine. Il convient de souligner que ces négociations à Istanbul ont été les premières en plus de trois ans et demi d’échanges directs entre les délégations ukrainienne et russe. Auparavant, il avait été annoncé que Moscou avait déployé pour ces négociations un niveau de représentation modeste — l’aide du président Vladimir Poutine, Vladimir Medinsky, ce qui avait suscité un certain scepticisme quant à la sincérité des intentions du Kremlin de rechercher une solution diplomatique. En outre, il a été rapporté que les délégués russes faisaient preuve d’une dureté inhabituelle et formulèrent des exigences concernant des restrictions à la présence d’observateurs internationaux — notamment, ils ont exigé que les représentants des États-Unis ne participent pas aux négociations avec la partie ukrainienne. Cela souligne la tension dans le processus et la volonté de la Russie de conserver le contrôle sur le déroulement des discussions, en défendant ses intérêts à tout prix. L’absence d’une atmosphère constructive et les conditions défavorables imposées par la partie russe remettent en question les perspectives d’un progrès réel dans les négociations. Les partisans d’une résolution diplomatique sont très inquiets que de telles exigences ultimatums puissent entraîner une prolongation du conflit ou son escalade. Alors que la délégation ukrainienne confirme son intérêt pour des voies diplomatiques de résolution du conflit, les autorités ukrainiennes doivent peser soigneusement chaque étape afin de ne pas compromettre le processus de négociation et de préserver la possibilité de restaurer l’intégrité territoriale du pays. La discussion sur de futurs accords de paix et sur de lointaines perspectives de leur signature demeure ouverte, mais il est clair pour le moment : la Russie continue d’essayer d’imposer ses conditions, ce qui revient essentiellement à réduire à néant toute possibilité de parvenir à un compromis et d’assurer une paix durable. Les premiers jours des négociations à Istanbul ont montré que le chemin vers la paix est encore semé d’obstacles nombreux, et que les étapes suivantes du processus diplomatique pourraient être particulièrement difficiles.

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