La Pologne a officiellement démenti toute intention de déployer ses forces militaires lors d’un éventuel règlement du conflit sur le territoire de l’Ukraine

Chas Pravdy - 14 mai 2025 14:32

Cela fait suite à une déclaration de l’envoyé spécial américain, qui a suscité un grand retentissement et un désir de transparence dans les cercles diplomatiques et militaires de la région. Le ministre des Affaires étrangères de la Pologne, Radosław Sikorski, a souligné lors d’un commentaire aux journalistes que l’État polonais ne prévoit pas d’envoyer ses soldats sur le territoire ukrainien. Cette déclaration a été faite en réponse à celle de Keith Kellogg — envoyé spécial du président américain Donald Trump, datée du 13 mai. Dans son discours, le diplomate américain a indiqué que, compte tenu de la possible fin de la phase active de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, il est probable que des discussions aient lieu concernant le déploiement de formations militaires internationales dans la partie occidentale de l’Ukraine, située en deçà du Dnipro. Selon lui, des soldats polonais pourraient également être impliqués dans cette perspective. Cependant, dans cette histoire, l’expression « pourraient y être » a suscité une véritable inquiétude et une incertitude chez la société ukrainienne et polonaise quant aux futurs plans. Pour répondre à ces préoccupations, Radosław Sikorski a souligné que ces déclarations sont « manipulatrices » et spéculatives. Il a insisté sur le fait que les politiciens et chefs militaires polonais ont confirmé à plusieurs reprises que la participation de la Pologne à toute opération internationale n’impliquait pas la présence de forces polonaises sur le territoire ukrainien. « Les déclarations de Kellogg — ce sont une interprétation excessive ou une manipulation dommageable, » a souligné le chef de la diplomatie dans son intervention. « Et bien que la discussion porte sur le soutien aérien, la logistique et la sécurité des frontières, les autorités polonaises ont clairement fait savoir que toutes les mesures seront limitées à un soutien aéronautique, à la fourniture d’opportunités pour des opérations logistiques et, surtout, à la protection de la frontière de plus de 600 kilomètres avec la Russie et la Biélorussie. Tout cela dans le but d’assurer la sécurité des forces militaires pouvant être déployées dans les régions de Kharkiv ou de Lviv. » Auparavant, au niveau de l’élite militaire et politique polonaise, il avait été à plusieurs reprises souligné que le déploiement de forces polonaises dans des régions sous contrôle ukrainien n’était ni prévu ni envisagé comme scénario possible. Le ministre de la Défense, Wojciech Kozakiewicz-Kamysz, a également affirmé clairement que son pays n’a pas l’intention de participer à des missions militaires sur le territoire ukrainien, ce qui témoigne d’une compréhension de la sensibilité de la politique mondiale dans cette crise. Par ailleurs, les cercles politiques en Pologne restent tendus. Le leader du plus grand parti d’opposition, Jarosław Kaczyński, a exprimé ses soupçons concernant des accords clandestins et une éventuelle tromperie de la part du Premier ministre Donald Tusk sur la question de l’engagement direct des forces polonaises dans le conflit en Ukraine. Selon lui, les hauts responsables auraient pu induire la population en erreur, alors qu’au sein de la diplomatie, il ne serait question que d’une aide technique — vol de reconnaissance, sécurité des frontières et soutien logistique. Malgré toutes ces assurances des représentants officiels, la question de la présence de forces étrangères en Europe de l’Est demeure ouverte. La majorité des analystes s’accordent à dire que toute implication directe des forces polonaises dans des combats ou leur déploiement en Ukraine pourrait entraîner une escalade du conflit et poser une grave question diplomatique, à considérer au plus haut niveau de la communauté internationale.

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