L’Union européenne a officiellement confirmé sa position ferme concernant l’arrêt d’importation d’hydrocarbures russes, notamment le gaz et le pétrole

Chas Pravdy - 13 mai 2025 16:28

Au cours des derniers jours, des discussions intensives ont eu lieu à Bruxelles et dans d’autres capitales européennes au sujet des prochaines étapes de la politique énergétique dans le contexte d’une guerre hybride et de pressions économiques exercées par la Russie. Selon le commissaire européen à l’énergie, Frans Timmermans, l’Union européenne ne reprendra pas l’importation de gaz et de pétrole russes – désormais, « aucune molécule » de ces ressources ne sera présente sur les marchés de l’UE. Cette décision unanime a été proclamée avant le début d’une réunion informelle des ministres de l’énergie des États membres à Varsovie, à laquelle ont assisté des représentants des gouvernements pour discuter de la sécurité énergétique mondiale et des mesures immédiates dans ce domaine. En commentant pour des journalistes, Frans Timmermans a souligné : « Nous sommes résolument déterminés à cesser tout contact avec l’énergie russe, car nous ne permettrons pas qu’elle soit utilisée comme un instrument de chantage et de pression politique. » Il a ajouté que c’est pourquoi l’UE intensifiera ses efforts pour réduire sa dépendance aux approvisionnements russes, car il s’agit d’une question de sécurité nationale et de cohérence avec la lutte de l’Ukraine contre l’agression russe. Répondant à une question sur d’éventuels contacts entre les États-Unis et la Russie, ainsi que sur la possibilité de reprendre l’importation du gaz russe, Frans Timmermans a souligné qu’à l’heure actuelle, et à l’avenir, l’Union européenne ne prévoit pas de revenir à l’importation d’énergie russe sous aucune forme. « Nous envoyons un signal clair : l’indépendance énergétique est notre priorité absolue », a-t-il affirmé. Selon lui, « bientôt et pour toujours », l’UE renoncera aux approvisionnements russes et travaillera à l’arrêt total de l’importation de gaz russe d’ici 2027, tout en réduisant progressivement l’importation de pétrole russe. Il faut noter qu’au mardi 6 mai, la Commission européenne a publié un plan stratégique qui prévoit une transition complète vers des sources d’énergie alternatives et une réduction de la dépendance à l’égard des ressources russes. Selon cette nouvelle feuille de route, les pays de l’UE doivent arrêter d’importer du gaz russe d’ici la fin 2027, et œuvrer à la diminution des livraisons de pétrole russe. Cependant, il faut souligner qu’une partie des pays, notamment la Hongrie et la Slovaquie, restent encore sous l’influence des approvisionnements traditionnels par pipeline. L’allié principal dans cette démarche – Moscou – a longtemps tenté de maintenir sa présence énergétique sur le marché européen, mais les gouvernements d’Europe centrale ont pris conscience des risques stratégiques et de leur aspiration à l’indépendance énergétique. Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a réagi de manière assez catégorique : selon lui, la feuille de route actuelle de la Commission européenne est inacceptable pour son gouvernement. Il a souligné que de tels documents et propositions, notamment ceux du « document de Copenhague », pourraient mettre en danger la stabilité et la capacité de financement des systèmes énergétiques dans la région. De son côté, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán ne cache pas son mécontentement. Dans un commentaire aux médias, il a noté que les mesures proposées par les leaders européens pourraient entraîner une catastrophe économique et imposer des charges beaucoup plus lourdes aux ménages de la région d’Europe centrale. « Les propositions d’Ursula von der Leyen entraîneront des faillites, et nous devons être prêts à faire face aux difficultés », a-t-il souligné. Ainsi, la carte de la lutte pour l’indépendance énergétique en Europe continue de se dessiner dans une tension croissante. Bien que de nombreux pays prennent déjà des mesures pour diversifier leurs approvisionnements et sources alternatives, le maintien et le transit des ressources russes dans la région restent encore longtemps un sujet de débats et de divergences. Notre prochaine publication portera sur l’expérience de la Pologne, qui a déjà emprunté cette voie, ainsi que sur sa détermination à se passer du gaz russe.

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