La question clé du fentanyl deviendra le enjeu central dans les prochaines négociations tarifaires entre les États-Unis et la Chine
Lors des négociations bilatérales prévues les 10 et 11 mai à Davos, en Suisse, l’attention de toute la communauté internationale sera concentrée sur un véritable « sujet brûlant » — la lutte contre la propagation massive du fentanyl, un opioïde synthétique qui a provoqué l’une des crises de opioïdes les plus graves de l’histoire moderne des États-Unis d’Amérique. Ces négociations, qui se dérouleront dans un climat très tendu, ont le potentiel de définir la direction future des relations entre ces deux géants économiques, dont la situation est actuellement critique, presque au bord d’une « guerre » économique, et de prévoir leur stratégie de coopération à l’avenir. Selon des sources du Wall Street Journal, la délégation chinoise en Suisse sera rejointe par l’un des hauts responsables du pays — le ministre de la Sécurité publique, Wang Xiaohong, considéré par les cercles officiels de Pékin comme une figure clé pour résoudre ce problème extrêmement aigu. Il travaillera au sein de l’équipe du vice-premier ministre He Lifeng, un proche de Xi Jinping, qui joue un rôle essentiel dans la politique officielle visant à résoudre la crise. Cela laisse entendre que la lutte contre le fentanyl occupera une place centrale dans le processus de négociation. En effet, cette drogue est devenue le catalyseur d’une crise majeure aux États-Unis — allant de l’augmentation massive des décès dus aux overdoses à des répercussions sociales et économiques importantes. Aux premières lignes des négociations avec les Américains seront le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, et le représentant au Commerce, Jéromain Greer. Ils et leurs homologues chinois s’accordoront sur les mesures possibles tant dans la lutte contre la production et l’exportation de fentanyl que dans le système tarifaire commercial, qui demeure l’un des sujets les plus sensibles dans la discorde commerciale entre les deux pays. La méfiance mutuelle et les divergences objectives dans la lutte contre le trafic de drogues compliquent considérablement les avancées dans ce domaine, rendant ces négociations particulièrement importantes. D’un côté, les responsables chinois insistent sur leur volonté de coopérer en déclarant leur intention d’intensifier la lutte contre le trafic transfrontalier de drogues. De l’autre, ils soulignent avec prudence que cette question est également compliquée par le niveau élevé des tarifs américains, qui accentuent la tension dans les relations et réduisent la motivation à la coopération. « La présence de Wang, un proche collaborateur de Xi Jinping, à ces négociations montre clairement que la question du fentanyl n’est pas seulement un sujet de discussion — c’est un élément clé de toute la dynamique commerciale entre les deux leaders mondiaux à ce stade », explique Yun Sun, directrice du programme chinois au centre d’analyse Stimson Center à Washington. Selon elle, le degré d’ouverture de Pékin à la coopération dans ce domaine sera un indicateur très important de l’engagement de la Chine à parvenir à un compromis en ces moments cruciaux. Un autre facteur critique est la manière dont Pékin évalue la situation concernant les tarifs commerciaux, car l’expérience passée ne permet pas d’éliminer la probabilité d’un retour à des mesures tarifaires encore plus strictes. Selon les données des derniers mois, par exemple, l’administration américaine a déjà imposé des droits de douane de 145 % sur les produits chinois, tandis que la réponse de la Chine a été de 125 % sur les exportations américaines. Lors de la dernière intervention de Donald Trump, alors président, il a laissé entendre qu’il pourrait réduire ces tarifs à environ 80 %, ce qui constituerait une étape vers un apaisement du conflit. En exprimant son désir de réduire les barrières commerciales, Trump a déclaré : « Je suis prêt à réduire les droits de douane à 80 % — un niveau qui laisse encore de nombreuses questions ouvertes, mais offre une chance de désescalade ». Cela a suscité un intérêt et un débat importants parmi les analystes, car parvenir à un compromis dans un domaine aussi délicat que la politique commerciale est une opération très compliquée. Selon les experts, le niveau final des tarifs qui sera convenu lors des prochaines négociations pourrait se situer autour de 34 %. En acceptant ce chiffre comme compromis, l’administration américaine cherche à maintenir la dynamique bilatérale et à renforcer ses efforts pour trouver une solution commune aux problèmes qui se sont aggravés récemment. Ainsi, la question du fentanyl restera l’un des sujets les plus complexes et difficiles dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. La capacité des deux parties à dépasser leur méfiance, à trouver un compromis et à améliorer leur coopération dans la lutte contre le trafic de drogues dépend non seulement de l’avenir du commerce, mais aussi de la sécurité des deux peuples. Les négociations à Davos seront cruciales pour définir la trajectoire future des deux économies, et leur succès dépendra de la rapidité et de l’efficacité avec lesquelles des solutions seront trouvées pour surmonter cette crise.