Selon les services de renseignement occidentaux, Vladimir Poutine aurait peut-être recentré ses objectifs militaires, ce qui aurait des conséquences radicales sur l’évolution de la guerre contre l’Ukraine
Les informations citées par CNN, se référant à des sources non nommées, indiquent un changement dans l'approche stratégique de la direction russe. Au lieu d’une conquête globale de toute l’Ukraine ou d’un conflit prolongé, Poutine se concentrerait désormais probablement sur le renforcement des territoires déjà occupés et la résolution des problèmes économiques internes du pays, qui traverse une période parmi les plus difficiles de ces dernières années. Cette transformation dans la stratégie du leader russe a surpris de nombreux analystes, car il y a seulement quelques mois, les évaluations officielles partaient du principe que Poutine voyait dans cette guerre une opportunité de lutte à long terme, susceptible de lui apporter une victoire stratégique — la conquête de toute l’Ukraine, la destruction de son potentiel militaire, et le rétablissement de l’influence russe dans la région. Les renseignements américains et occidentaux supposaient que la pulsion de continuer les combats persistait au Kremlin, car les ressources et le potentiel humain seraient suffisants pour maintenir une phase active du conflit encore longtemps. Cependant, selon les nouvelles informations révélées par CNN, la situation semble différente. Des sources américaines suggèrent que Poutine pourrait changer de tactique, en se concentrant sur des objectifs à court terme, notamment — le maintien des territoires occupés et l’incitation aux processus économiques internes. Cela est corroboré par des signaux indiquant que le leader russe serait probablement plus enclin à rechercher un compromis ou à envisager un cessez-le-feu temporaire, en prenant en compte l’évolution de la situation politique et économique en Russie. Par ailleurs, l’idée que Poutine serait prêt à entrer en négociation et à signer un accord de paix suscite du scepticisme parmi les Occidentaux. Des responsables officiels soulignent qu’il est très probable qu’— même en cas de signature d’un accord — la Russie ne renoncera pas à ses ambitions à long terme, notamment la reprise du contrôle sur le maximum de territoires ukrainiens, en particulier ceux qui ont une importance historique et culturelle pour la narrative impériale russe. Selon des hauts responsables américains, cela pourrait être une tactique permettant au Kremlin de retourner la situation à son avantage, par exemple en apaisant les tensions et en créant une illusion de cessez-le-feu, tout en conservant la possibilité de revenir à la guerre dans un avenir proche pour atteindre ses objectifs stratégiques. Parmi ceux-ci figure la reconquête du territoire ukrainien, notamment dans les régions que Moscou considère comme « les os de la civilisation russe ». La conviction, selon certains analystes, constitue le noyau des plans à long terme du Kremlin. En analysant la politique intérieure et la manœuvre diplomatique du Kremlin, il faut noter que la Russie pourrait faire preuve de concessions à l’égard des États-Unis et d’autres pays occidentaux, en limitant ses ambitions pour améliorer ses relations, tout en ne renonçant pas à ses ambitions maximalistes. Un haut responsable européen, informé de ces processus, observe que Moscou pourrait « jouer » les États-Unis, en recourant notamment à un silence tactique, afin d’utiliser cette période pour renforcer ses pressions militaires et économiques, mobiliser l’information et la sphère politique pour atteindre ses objectifs à long terme. Plus tôt cette année, les services de renseignement américains ont averti à plusieurs reprises leurs conseillers que le contrôle de l’Ukraine restait l’un des fantasmes clés de Poutine, et qu’il pourrait profiter de toute précipitation de la nouvelle administration américaine pour réaliser cet objectif. Selon les analyses, il cherche à exploiter au maximum toute opportunité pour reprendre la situation en main, ce qui consiste probablement en une préparation à de nouvelles opérations militaires. Les changements constants dans la tactique de la direction russe et la volonté de Moscou de ne pas perdre la face créent une tension supplémentaire et une incertitude dans l’espace politique mondial. Pour l’Ukraine et ses alliés, cela engendre des risques accrus — la lutte pour l’influence stratégique dans la région pourrait à nouveau entrer dans une phase de combats actifs si Poutine décide que ses objectifs à court terme sont atteints et qu’il est temps d’essayer à nouveau d’étendre son territoire. Ainsi, la situation reste très dynamique et imprévisible. Il est crucial de continuer à suivre les nouveaux signaux en provenance du Kremlin, ainsi que la possibilité que ces manœuvres à court terme puissent déterminer l’avenir non seulement de l’Ukraine, mais aussi de toute la région. Les militaires, les politiciens ukrainiens et leurs alliés doivent se préparer à tous les scénarios, car les enjeux dans ce jeu sont extrêmement élevés.