L’Ukraine et les États-Unis ont convenu d’un accord important concernant la création d’un fonds d’investissement commun destiné à l’exploitation des ressources minérales, dont beaucoup ont déjà parlé dans un contexte diplomatique

Chas Pravdy - 30 avril 2025 18:40

Les détails de cet accord, qui doit changer radicalement la gestion du patrimoine minier du pays, ont été dévoilés par le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal lors d’un direct de marathon télévisé le 30 avril. Bien que ce projet reste sous la vigilance attentive du public, ses principales dispositions ont maintenant été redéfinies selon une vision basée sur l’égalité et le partenariat entre les deux États. Selon le chef du gouvernement ukrainien, une idée précédente, qui avait reçu le feu vert des collègues américains, prévoyait un contrôle pratiquement unilatéral des États-Unis sur le fonds, ainsi que son assujettissement à la législation américaine en cas de litiges. Cependant, des négociations tendues ont fait évoluer cette conception : désormais, la gestion du fonds sera exercée de manière paritaire, avec une voix égale pour chaque partie. « Au sein du conseil d’administration du fonds, il y aura huit représentants : trois ukrainiens et trois américains, et leur poids en voix sera égal. Cela signifie que les Américains ne disposeront pas de la majorité décisive, et les décisions seront prises sur la base de l’égalité », a précisé le Premier ministre. Une autre avancée importante pour la délégation ukrainienne est que le fonds ne sera pas soumis à la juridiction de la législation américaine. Cela modifie la conception du contrôle et des garanties pour l’Ukraine, illustrant la volonté des parties de créer un instrument véritablement égalitaire en partenariat. « Nous avons supprimé de l’accord la clause qui prévoyait la possibilité de régler les différends devant les tribunaux américains conformément à leur législation », a ajouté Shmyhal. Selon lui, cette mesure a été prise pour renforcer le partenariat et la confiance entre les deux pays. Les ajustements concernent également le modèle financier du fonds. Désormais, affirme le Premier ministre, durant les dix premières années suivant sa création, les dépenses et les profits issus de l’activité du fonds resteront en Ukraine et seront alloués à des projets de développement. « Pendant cette période, les États-Unis n’auront pas le droit de sortir du pays avec des bénéfices. Tous les revenus seront réinvestis de manière continue dans la restauration des infrastructures, de l’économie et des besoins sociaux de l’Ukraine », a souligné Shmyhal. Concernant le mécanisme de financement, le Premier ministre a indiqué que le fonds pourrait faire appel à d’autres partenaires internationaux. Sur accord du conseil d’administration, des acteurs d’investissements d’autres pays pourraient rejoindre le fonds, et les investissements reçus bénéficieront du statut de soutien pour des projets ukrainiens. Cela ouvre de nouvelles opportunités pour mobiliser des ressources supplémentaires et augmenter le développement des ressources minérales. La taille des contributions de la partie ukrainienne sera déterminée selon une formule de 50 % des revenus provenant des nouvelles redevances sur l’utilisation des ressources minérales. Ce schéma permet d’équilibrer les intérêts de l’Ukraine et de ses partenaires, tout en assurant la stabilité et la transparence des opérations du fonds. Il est également crucial de noter que la décision de répartir les bénéfices sera repoussée d’au moins dix ans, constituant un mécanisme supplémentaire pour garantir une stabilisation et un développement à long terme. Le chef du gouvernement a souligné que ce projet représente une grande victoire pour la diplomatie et la gestion d’État ukrainiennes. « Nous avons réussi à poser les bases d’un partenariat égalitaire, prenant en compte nos intérêts et assurant le contrôle sur nos ressources pour les générations futures », a-t-il conclu. En résumé, le pays ne se contente pas d’accroître son potentiel d’investissement dans le secteur minier, mais garantit également un plus grand souveraineté dans ce secteur crucial. On s’attend à ce que les accords fondamentaux, conclus entre l’Ukraine et ses collègues américains, soient signés dans les prochains jours, ouvrant un nouveau chapitre dans l’histoire de l’exploitation minière et du partenariat entre Kiev et Washington. Ces décisions fournissent une base solide pour la poursuite des réformes dans le secteur et la mobilisation d’investissements, avec un impact déterminant sur l’avenir économique et social de l’Ukraine.

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