Les pays européens font face à des difficultés importantes dans la constitution de contingents militaires à grande échelle pour dissuader la Russie en Ukraine

Chas Pravdy - 30 avril 2025 11:30

Selon des sources crédibles, même en tenant compte d’un soutien actif, il est peu probable que les armées et gouvernements européens parviennent à rassembler jusqu’à 25 000 militaires pour former une « coalition de dissuasion » efficace. Cela signifie que les ambitions concernant la mise en place d’une présence militaire puissante, capable de contenir d’éventuelles agressions de la part de Moscou, restent pour l’instant davantage une idée qu’une réalité. Selon des investigations de « Euractiv », citant le journal britannique The Times, les négociations internes entre ministres de la Défense et responsables militaires du continent révèlent une série de difficultés et d’incertitudes quant à la capacité d’atteindre les objectifs fixés. Ainsi, lors d’une réunion informelle, le ministre britannique de la Défense, Rishi Sunak, a posé à ses collègues européens une question inhabituelle : peuvent-ils rassembler 64 000 militaires pour une éventuelle expédition sur le front ukrainien si la paix est atteinte et un accord est signé ? Auparavant, des représentants britanniques avaient déclaré publiquement que Londres était prêt à envoyer jusqu’à 10 000 soldats pour des missions en Ukraine. Cependant, selon des sources, lors de discussions ultérieures, les participants européens ont manifesté leur pessimisme. Les ministres de la Défense ont reconnu qu’avec tous leurs efforts, mobiliser plus de 25 000 militaires dans le cadre de cette dissuasion serait déjà le maximum réalisable dans les conditions actuelles. Lors de la réunion de la « coalition des résolus » le 10 avril, les dirigeants ont convenu qu’il fallait prendre en compte non seulement le nombre de forces, mais aussi les capacités logistiques. Les négociations suivantes à Bruxelles ont été une tentative plus importante pour clarifier les véritables possibilités de mobilisation des États membres. Lors de cette rencontre, Dovilė Šakalienė, ministre lituanienne de la Défense, a rappelé à ses collègues que la Russie dispose d’environ 800 000 militaires, ce qui en fait l’une des forces les plus massives au monde. Elle a souligné que la tentative de rassembler un nombre de 64 000 soldats n’est pas une faiblesse, mais au contraire, une manifestation de la faiblesse de l’Europe dans son ensemble. Les participants ont ouvertement discuté de la possibilité de faire appel aux forces spéciales, car cela permettrait d’éviter certaines difficultés procédurales, notamment l’obligation d’obtenir des autorisations parlementaires. Par ailleurs, il est connu que plusieurs États importants — notamment l’Estonie, la Finlande, la Pologne, l’Espagne et l’Italie — se sont clairement opposés à l’envoi de leurs forces régulières. Selon des analystes, cela remet en question l’envergure et la faisabilité réelle de la « coalition des résolus », qui devrait à terme fonctionner comme un bouclier international. La France a également déclaré qu’elle prévoit de dédier environ autant de forces que le Royaume-Uni — autour de 5 à 10 milles soldats. D’après des informateurs proches du gouvernement britannique, la Finlande et l’Allemagne s’opposent à une mobilisation à grande échelle des forces terrestres, bien que certains responsables berlinois admettent de façon informelle la possibilité d’une telle démarche. De plus, il y a des inquiétudes que, sans l’implication de grandes puissances disposant d’une forte base militaire et économique, les efforts de dissuasion risquent de rester sans résultat significatif. Il est aussi noté que l’armée britannique, déjà confrontée à des réductions, manque actuellement de systèmes d’artillerie, de camions et d’autres moyens logistiques, principalement fournis par les États-Unis. Il convient également de mentionner que la discussion sur la création potentielle d’une « coalition des résolus » s’est tenue dans un contexte de rumeurs et de messages non officiels selon lesquels les États-Unis auraient proposé en privé des garanties de sécurité à cette communauté internationale pour soutenir l’Ukraine. Ces signaux soulignent la complexité et l’ambiguïté des positions qui se sont dessinées autour de la possibilité et du format de l’aide militaire la plus active. Contexte préalable : lors d’une récente réunion en République tchèque le 25 avril, les partenaires ont confirmé la nécessité de parvenir à une cessation des hostilités avant d’engager des négociations de paix à long terme. Cela indique que les discussions sur des formations militaires massives et des garanties de sécurité restent actuellement dans le domaine des attentes pragmatiques et des accords internes, tout en soulignant l’importance de la voie vers une résolution pacifique dans le contexte de la guerre en Ukraine.

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