Le gouvernement autrichien a officiellement annoncé la création d’un nouveau poste — celui de coordinateur pour la reconstruction de l’Ukraine, ce qui constitue un signal clair quant aux priorités du pays dans son soutien à Kyiv pendant et après la guerre

Cette décision a été présentée par la ministre des Affaires étrangères Beate Meinl-Reisinger, qui a qualifié cette initiative de étape importante dans l’élaboration d’une approche systémique pour l’aide à l’Ukraine, tout en soulignant que le choix s’est porté sur un professionnel expérimenté dans les secteurs de l’énergie et des affaires — l’ancien président du directoire du groupe énergétique autrichien Verbund, Wolfgang Anzengruber. Selon une information publiée par « Europäische Presse » et se référant au journal Die Presse, lors de sa déclaration à la conférence de presse du 30 avril, la ministre a exprimé sa conviction que la reconstruction de l’Ukraine représente non seulement une priorité humanitaire, mais aussi une tâche stratégique économique pour l’Autriche. « Nous avons placé la reconstruction de l’Ukraine parmi les principaux objectifs de notre gouvernement, afin de soutenir non seulement les Ukrainiens, mais aussi de promouvoir les intérêts de notre économie et, en général, le bien-être du peuple autrichien », a-t-elle déclaré. Maidl-Reisinger a souligné que faire appel à un homme d’affaires expérimenté et à un spécialiste du secteur de l’énergie comme Wolfgang Anzengruber pour réaliser cette ambition globale était une étape logique. Elle a remarqué ses connaissances approfondies et son expertise dans les domaines de l’entrepreneuriat, de l’énergie et de la gestion, ce qui fera de lui un expert idéal pour coordonner l’aide à l’Ukraine en tenant compte des intérêts autrichiens. Selon la ministre, le nouveau coordinateur sera notamment chargé de développer des stratégies dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’hydroénergie, du développement des infrastructures, de la(machine) industrie, de la construction routière, du parc résidentiel et du secteur financier. En plus de cette allocution officielle, lors du briefing, des objectifs et priorités concrètes ont été évoqués : notamment, plus de 200 entreprises autrichiennes opèrent déjà activement en Ukraine, créant des emplois et apportant une contribution essentielle à la stabilisation de la situation économique et au développement des infrastructures. Selon la ministre, ces entreprises disposent d’une expérience et de capacités suffisantes pour contribuer efficacement aux processus de reconstruction, et leur potentiel doit être maximisé. L’ancien chef de Verbund, Wolfgang Anzengruber, a lui aussi souligné que le chemin à parcourir sera difficile et multifacette, nécessitant une coopération coordonnée dans plusieurs directions. Il a notamment identifié comme priorités la relance de l’énergie verte, de l’hydroénergie, la modernisation des infrastructures, la fabrication de machines, la construction routière, le logement, ainsi que le secteur des services et de la finance. « Ce travail est extrêmement complexe, mais aussi crucial, il faut donc se concentrer sur la planification stratégique et la coopération internationale », a-t-il déclaré. Cependant, cette initiative n’a pas été unanimement saluée dans la scène politique autrichienne. La formation ultranationaliste FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche) a notamment critiqué ces nominations. La représentante du parti en politique étrangère, Susanne Fürst, a indiqué que la création du poste de coordinateur pour l’aide à l’Ukraine est « encore un acte du gouvernement le plus coûteux de l’histoire de l’Autriche », et elle considère que cette initiative est plutôt une formalité sans impact substantiel sur la vie des citoyens autrichiens. Selon elle, la reconstruction de l’Ukraine ne doit commencer qu’après la fin de la guerre, et il ne faut pas automatiquement attendre que l’Autriche assume la responsabilité de ce processus. De toute évidence, la ligne du gouvernement autrichien soutenant l’Ukraine, tout en voulant souligner son rôle dans les processus mondiaux de reconstruction, forge une nouvelle orientation principale dans la politique extérieure du pays. Alors que de nombreux pays cherchent un équilibre entre aide humanitaire et intérêts géopolitiques, l’Autriche mise sur un soutien constant à Kyiv, en associant des experts et des entreprises déjà bien liés au pays durant ces épreuves de guerre. Cette politique suscite diverses réactions dans la société et le cercle politique, mais il est évident que la reconstruction de l’Ukraine aura une importance stratégique pour la région européenne dans son ensemble.