Changement de la structure du Service national des frontières de l’Ukraine : pourquoi la transition vers un format de corps n’est pas prévue

Chas Pravdy - 30 avril 2025 16:33

Dans le contexte de la réforme des forces de sécurité ukrainiennes et de la modernisation de l’armée, on parle souvent de la possibilité de passer à une structure par corps, ce qui implique une approche plus centralisée et hiérarchisée de la gestion des unités militaires. Cependant, en ce qui concerne le Service national des frontières de l’Ukraine (ДПСУ), cette innovation n’est pour l’instant pas envisagée, et la raison réside dans la spécificité des fonctions de cet organisme spécial ainsi que dans la réglementation législative appropriée. À ce sujet, les journalistes ont interrogé le représentant officiel du ДПСУ — le colonel Andriï Demchenko, qui a expliqué en détail la situation lors d’un briefing le 30 avril. Selon lui, la transition vers un système en corps est principalement pertinente pour les Forces armées ukrainiennes et la Garde nationale, tandis qu’au sein du service aux frontières cette option n’est pas envisagée. « La transition vers un format de corps concerne essentiellement les unités des Forces armées et de la Garde nationale. En revanche, dans le Service national des frontières, aucune formation en format corps n’est prévue, car nous sommes un organisme chargé de l’application de la loi spécialisé », a-t-il indiqué. Cette position est motivée par la législation en vigueur, qui régit la structure et les fonctions des gardes-frontières, et aucune modification dans ce domaine n’est actuellement prévue. Par ailleurs, Demchenko a souligné que les gardes-frontières continueront à remplir leurs missions dans le cadre de leur compétence, sous la direction de l’administration militaire et en tant que forces de défense du pays lors de la lutte contre les menaces extérieures. « Nous restons des organes de l’application de la loi et exerçons nos fonctions conformément à la loi », a-t-il ajouté. Face à ces explications, se pose la question : est-il prévu à l’avenir de créer des structures en corps au sein des organes frontaliers de l’Ukraine ? À l’heure actuelle, le pays poursuit une réforme active et une optimisation des unités militaires dans le cadre d’une modernisation militaire à grande échelle. Au début de février, le commandant en chef des Forces armées ukrainiennes, le général Oleksandr Syrsky, avait exprimé l’intention de passer à une structure en corps pour accroître l’efficacité au combat et la mobilité de l’armée. Déjà à la fin de février, le commandant suprême Volodymyr Zelenskyy a approuvé la composition des corps d’armées et désigné des commandants pour les nouvelles unités, précisant que ces changements devaient intervenir dans le mois. En avril, la Garde nationale de l’Ukraine a annoncé la création de deux nouveaux corps : la 12e brigade de missions spéciales « Azov » sous le commandement du colonel Denys Prokopenko (connu dans les milieux militaires sous le pseudonyme Redis), et la 13e brigade d’opérations spéciales « Charte » sous la direction du colonel Ihor Obolienko (Kornet). De plus, au sein des Forces armées ukrainiennes, un nouvel organe principal de commandement militaire — le 8e corps des forces de débarquement et de reconnaissance — a été mis en place, témoignant de l’accélération des processus de réforme et d’optimisation des structures militaires dans le cadre de la politique globale de défense de l’État. Ainsi, dans le contexte de la réforme plus large du secteur de la sécurité et de la défense de l’Ukraine, la transition vers un format en corps n’est pas pertinente pour le service aux frontières en raison de ses missions spécifiques et de ses contraintes législatives. D’autres éléments des forces de sécurité ukrainiennes — les Forces armées et la Garde nationale — avancent activement dans cette voie afin d’accroître leur préparation au combat et leur flexibilité opérationnelle. Cependant, le service aux frontières restera dans son modèle structurel traditionnel, en remplissant une fonction importante de contrôle de la frontière d’État en tant qu’organisme de police, sans transformation en système de corps pour le moment. Cette décision vise à préserver un modèle organisationnel efficace, adapté à la spécificité des missions des agents des frontières, tout en assurant la stabilité législative dans ce domaine et en évitant des changements superflus dans les structures déjà établies.

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