Voici la traduction du texte en français :

Chas Pravdy - 29 avril 2025 10:31

Un incident s’est produit en République tchèque, suscitant une large résonance et un vif débat sur la tolérance et le niveau de culture politique du pays. La semaine dernière, dans la ville de Brno, lors d’un rassemblement des principaux partis populistes SPD, Trikolora, Svobodny et PRO, un jeune homme avec un drapeau ukrainien a été attaqué par une foule de manifestants, ce qui a provoqué des condamnations de la société civile et des autorités. Selon la police tchèque, l’incident a eu lieu le 24 avril en fin d’après-midi. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, notamment sur X (anciennement Twitter), montrent une scène de conflit tendu. Sur ces images, on voit un groupe de manifestants criant des slogans insultants et multipliant les appels à retourner en Ukraine, agressant verbalement les personnes présentes, parmi lesquelles se trouvait celui qui tenait le drapeau ukrainien. Après de légers échanges d’insultes et accusations, un manifestant a tenté de s’emparer du drapeau du jeune homme, puis l’un des participants à la foule l’a renversé. Cet incident a rapidement dégénéré en une altercation, à laquelle ont pris part plusieurs autres personnes, ce qui a créé un chaos supplémentaire. La victime a déposé une plainte auprès de la police, qui mène actuellement une enquête pour établir toutes les circonstances de l’événement. La police tchèque confirme en direct qu’elle traitera cette affaire selon le cadre du code pénal et déterminera si des infractions ont été commises. Le chef du parti SPD local, Tomio Okamura, a déclaré dans un interview pour le site iDnes que l’attaque s’était produite après la fin du rassemblement politique, qualifiant l’incident d’imprévu. Selon lui, le jeune homme aurait initialement frappé une femme tchèque sans défense, ce qui aurait justifié une réaction de défense. Okamura a fermement condamné toute manifestation de violence et souligné l’importance de préserver une certaine neutralité, différenciant provocations et véritables motifs politiques. Les représentants de la société civile ne sont pas restés silencieux. La Défenseure des droits, Klára Šimáčková Lašičová, a condamné l’attaque sur X en la qualifiant de manifestation de haine insidieuse et d’agressivité. « C’est la forme la plus abominable de préjugés et de haine agressive. Je vais immédiatement contacter les autorités pour enquêter sur cet incident. Je crois en une punition équitable des responsables », a-t-elle écrit. Des déclarations similaires ont été faites par des politiciens et militants. Lors du rassemblement devant la mairie de Brno, les participants ont vivement critiqué le gouvernement en place, répandant des propos provocateurs à l’encontre des réfugiés ukrainiens, des communautés LGBT et des migrants du Sud-Est. En particulier, Okamura a affirmé que le budget de la République tchèque aurait été « vidé » par les réfugiés ukrainiens, promettant de prendre des « mesures sévères », y compris le rapatriement des réfugiés et la suppression de permis de séjour pour les Ukrainiens ne travaillant pas ou recevant une aide sociale. De plus, le politicien Ingrzhich Reichl de PRO a exprimé une opinion encore plus radicale, affirmant que la responsabilité de la guerre en Ukraine incombe à l’État et au gouvernement de l’agresseur, qualifiant même Volodymyr Zelensky de « dictateur ». Cela a suscité une vague de critiques et de condamnations de la part de la communauté internationale et d’experts informés. Il convient de noter qu’en République tchèque, la confiance envers le président ukrainien Volodymyr Zelensky reste généralement élevée — selon des enquêtes, les Tchèques sont plus enclins à faire confiance et à soutenir le gouvernement ukrainien, tandis qu’en Slovaquie, la relation envers l’Ukraine est plus neutre ou plutôt sympathique envers la direction russe. Pour aggraver la situation, depuis début février, le président tchèque Petr Pavel a signé une nouvelle loi renforçant considérablement la protection des réfugiés ukrainiens. La loi prévoit un durcissement des sanctions pénales pour activités en faveur d’un État étranger, ainsi qu’un processus plus difficile pour obtenir la citoyenneté pour ceux détenant la nationalité russe. Ces mesures ont suscité un large débat public, motivé par la volonté d’accroître la sécurité du pays. En somme, les événements à Brno illustrent une fois de plus la complexité des processus sociopolitiques en République tchèque et rappellent l’existence de profondes divisions dans la société, entre d’un côté, le désir de valeurs démocratiques et d’ouverture, et de l’autre, le populisme et la xénophobie. Il est crucial que le discours politique se concentre sur la nécessité de dépasser de telles manifestations et de rechercher des voies communes pour le développement futur d’un pays qui, aujourd’hui, fait partie intégrante de la communauté européenne.

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