Selon les données de l’agence Bloomberg, l’Arabie saoudite et le Qatar ont pris l’engagement de rembourser une partie des dettes de la Syrie envers la Banque mondiale dans le cadre d’efforts pour favoriser la relance de l’économie syrienne après une longue guerre civile

Chas Pravdy - 28 avril 2025 02:23

Cette décision constitue une étape importante face à la tense internationale et aux restrictions imposées par les États-Unis. Selon la source, les pays du Golfe ont convenu de payer environ 15 millions de dollars de la dette du régime syrien. Cette démarche a été discutée lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, qui se sont tenues en 2025, et doit faire partie d’un programme d’aide plus ambitieux pour le président Ahmed Al-Sharaa dans la reconstruction du pays. Il convient de souligner que cette initiative s’inscrit dans un processus diplomatique complexe. Étant donné que les États-Unis maintiennent des sanctions strictes contre le gouvernement syrien, notamment en raison du régime de l’ancien président Bashar al-Assad, la Syrie n’a pas encore pu bénéficier d’un soutien financier international complet. Cela complique les étapes cruciales de la reconstruction du pays, qui reste aveugle face aux séquelles de la guerre et doit relever d’importants défis. La guerre en Syrie a conduit à des conséquences catastrophiques : plus de 600 000 morts, des millions ayant été contraints de quitter leur domicile, et l’économie du pays ayant presque été réduite de moitié par rapport à 2010. La reconstruction des infrastructures, de l’industrie et du secteur résidentiel est aujourd’hui estimée à plus de 400 milliards de dollars — ce montant figure parmi les plus élevés dans l’histoire mondiale de la reconstruction après des conflits majeurs. Récemment, des rencontres informelles ont eu lieu à Damas entre représentants des États-Unis et des autorités syriennes. Selon Bloomberg, parmi les invités se trouvait également l’élu américain Corey Mills, qui, avec Marlin Stutzman, se trouvait dans la capitale syrienne dans le cadre d’un déplacement non officiel. Cette initiative a été organisée par des acteurs syriens-américains dans le but d’établir un dialogue. Mills a indiqué que lors des négociations, la possibilité d’une levée partielle des sanctions était abordée, ce qui pourrait contribuer à réduire l’isolement et accélérer le processus de reconstruction économique. De plus, des responsables américains ont promis de transmettre au président Sharaa une lettre appropriée adressée à Donald Trump. De telles démarches suscitent beaucoup de spéculations quant à de possibles changements dans les relations diplomatiques entre les États-Unis et la Syrie. Il est à noter qu’en janvier, l’Union européenne a également pris une mesure en faveur d’un assouplissement de sa politique de sanctions, en acceptant de lever certaines restrictions dans plusieurs secteurs clés de l’économie syrienne. Cela ouvre de nouvelles perspectives pour les processus de reconstruction et l’afflux d’investissements étrangers. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, après la chute du régime de Bashar al-Assad, environ 1,2 million de Syriens sont rentrés chez eux en 2025, et plus de 20 % d’entre eux sont revenus de la Turquie voisine. Ce processus de retour est un élément crucial pour la stabilisation et la reprise d’une vie paisible dans le pays, mais une reconstruction complète reste à venir. Ainsi, la récente décision de l’Arabie saoudite et du Qatar de rembourser la dette de la Syrie envers la Banque mondiale constitue un signal important pour la communauté internationale : malgré les restrictions et la pression des sanctions, les pays du Golfe cherchent à jouer un rôle actif dans le processus de reconstruction du pays. Cependant, face à une politique internationale complexe et à des barrières financières, le chemin vers la stabilisation et le développement demeure long et semé d’incertitudes, avec de nombreux enjeux diplomatiques et de futurs efforts pour mobiliser un soutien international large pour la Syrie.

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