Le ministre de la Défense allemand Boris Pistorius a de nouveau exprimé sa position ferme concernant les propositions « pacifiques » des États-Unis d’Amérique, qui, selon lui, menacent la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine

Réagissant aux réalités des négociations internationales et aux initiatives américaines rendues publiques, le politicien a insisté sur le fait que ces propositions, notamment celles impliquant des compromis sur des territoires ukrainiens, sont trop radicales et signifient en fait une capitulation de Kiev. Pistorius a souligné que l'Ukraine aurait pu, selon lui, "se capituler elle-même il y a environ un an", laissant entendre que Moscou et ses alliés avaient déjà à l'époque, en 2022, la possibilité de mettre fin au conflit dans des conditions avantageuses pour eux. "J'ai déjà souligné à plusieurs reprises que l'Ukraine comprend parfaitement que tout accord de cessez-le-feu stable et durable ou tout traité de paix impliquera nécessairement des concessions territoriales. Cependant, ces concessions ne peuvent ni ne doivent aller aussi loin que ce que proposent les États-Unis. Je ne vois personnellement aucun gain supplémentaire dans leurs initiatives", a insisté le ministre allemand de la Défense lors d'une interview avec des journalistes. Il a également noté qu’à son avis, l’objectif principal à terme devrait être la conclusion d’un accord garantissant à l’Ukraine des garanties de sécurité, une sorte de "couverture" pour se protéger d’éventuelles nouvelles agressions, car sans cet aspect, toute concession territoriale serait insatisfaisante et non constructive. Selon lui, il s’agit actuellement de faire en sorte que tout processus de paix prenne en compte les intérêts et les garanties de sécurité de l’Ukraine, et pas uniquement des compromis internes ou des négociations autour du statut de certains territoires. La chronologie de ce conflit est indéniable. D’après certains médias, l’administration de l’ancien président Donald Trump aurait, au début des années 2020, transmis à l’Ukraine une proposition unilatérale dite "finale" pour la résolution du conflit. Le document mentionnait la reconnaissance sans concession du contrôle de Moscou sur la Crimée illégalement annexée, ainsi qu’un éventuel allégement des sanctions contre la Russie — des mesures que Kiev considère comme inacceptables. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré le 24 avril que les États-Unis avaient présenté leur stratégie concernant les territoires de l’Ukraine lors des négociations à Londres, mais peu après, une nouvelle version de documents est apparue, suscitant des questions supplémentaires sur le véritable contenu des plans de Washington. Selon le leader ukrainien, "un autre document a été publié" — peut-être une version révisée ou de nouvelles propositions de la partie américaine. Par la suite, Reuters a eu accès au contenu des documents qui avaient été remis à des diplomates ukrainiens et européens lors de rencontres à Londres. Il y était question d’un compromis possible sur la fin de la guerre et la résolution du conflit, notamment en ce qui concerne le contrôle de la Crimée et d’autres territoires. Cependant, ces documents ont soulevé de nombreuses questions quant aux garanties futures de sécurité pour l’Ukraine et au niveau de concessions qu’elle pourrait ou devrait faire pour parvenir à la paix. Ainsi, la situation autour des négociations internationales et des propositions de haut niveau américain reste tendue et complexe. Bien que les États-Unis insistent sur le fait que leurs initiatives conduiront à une résolution rapide de la guerre et assureront une paix durable, des leaders ukrainiens et des experts européens expriment déjà leur crainte que ces propositions ne soient en réalité qu’une tentative de réduire le prix de l’indépendance de l’Ukraine et de remettre en question sa souveraineté. Selon des sources officielles et non officielles, la sortie de cette crise demeure principalement dans la recherche de compromis qui prendrait en compte les intérêts sécuritaires et politiques de Kiev, sans saper ses valeurs nationales ni ses objectifs stratégiques.