L’OTAN a publié son rapport annuel pour l’année 2024, et ce document a suscité un vif intérêt dans les cercles internationaux ainsi qu’auprès des politiciens ukrainiens
La principale nouveauté est qu’il ne mentionne pas la perspective d’une entrée rapide ou incontestable de l’Ukraine dans l’Alliance. Ce retard dans la formulation a été une surprise pour de nombreux analystes et observateurs, qui s’attendaient auparavant à un soutien plus clair de la part de l’OTAN envers la aspiration de l’Ukraine à rejoindre l’Alliance. Dans le document, la politique de « porte ouverte » est clairement affirmée, prévoyant la possibilité d’élargir l’OTAN en accueillant tout pays démocratique capable de répondre aux standards et aux valeurs du traité nord-atlantique. Cependant, il n’y a pas d’engagements précis ni de confirmation indiquant que l’Ukraine est ou sera membre de l’OTAN dans un proche avenir. Cela a surpris les diplomates et experts ukrainiens, car, dans les rapports précédents, notamment celui de 2023, il était directement question du soutien à l’Ukraine dans sa démarche d’adhésion à l’Alliance. Selon l’analyse, le rapport de 2024 souligne à nouveau la politique de portes ouvertes, qui demeure le principe fondamental de l’OTAN. Il est notamment indiqué que les alliés collaborent activement avec 16 pays partenaires, dont l’Ukraine. Par ailleurs, il est mentionné que, pour soutenir l’aspiration ukrainienne, l’Alliance a créé des structures spécifiques pour développer ses relations avec l’Ukraine et la Géorgie, mais cela ne signifie pas une adhésion automatique ou prématurée. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est l’absence dans le rapport de 2024, par rapport aux précédents, de mentions concernant des obligations ou une échéance précise pour l’Ukraine. Cela pourrait indiquer un changement de tactique diplomatique de l’OTAN en matière d’élargissement ou une hésitation interne, provoquée par les défis géopolitiques et le rôle que joue la Russie dans la guerre contre l’Ukraine. Les experts estiment que ce document, assez sombre pour Kyiv, crée un nouveau contexte dans les relations entre l’Ukraine et l’Alliance. Alors que Kyiv cherche depuis longtemps à obtenir le statut de membre à part entière, le rapport de 2024 réaffirme l’idée que l’expansion de l’OTAN doit respecter des standards définis et qu’un pays candidat doit adhérer aux valeurs démocratiques et être capable de contribuer à la sécurité de l’alliance. Face à cela, des politiciens et diplomates ukrainiens expriment leur inquiétude et qualifient ces changements dans la position de l’OTAN de « tacite omerta » sur les perspectives de l’Ukraine. Ils soulignent qu’en l’absence d’engagements clairs dans le document, la volonté ukrainienne d’adhérer pourrait rester au stade de déclarations et de promesses, sans concrétisation à court terme. Ainsi, l’absence dans le rapport de 2024 d’affirmations concernant une future adhésion de l’Ukraine remet en question non seulement les projets futurs de l’Alliance en matière d’expansion, mais aussi la place de cette question dans l’agenda politique. L’Ukraine demeure dans le viseur de l’OTAN en tant que partenaire stratégique et acteur régional important, mais son chemin vers l’intégration dans le bloc politico-militaire reste une question ouverte, sans échéances ni garanties claires.