Les pays européens s’opposent à la reconnaissance de l’annexion de la Crimée par la Russie par les États-Unis et sont résolument catégoriques quant à toute étape visant à légitimer davantage le contrôle russe sur la péninsule

Chas Pravdy - 24 avril 2025 12:22

Sur fond de préparation au sommet de l’OTAN et dans le cadre d’un large débat sur les prochaines démarches diplomatiques complexes, le Financial Times rapporte que les capitales européennes sont catégoriquement déterminées à ne soutenir aucune initiative des États-Unis susceptibles de favoriser la légalisation de l’annexion de la Crimée ou de créer les conditions pour la levée des sanctions contre la Russie. Selon des sources dans de nombreux gouvernements européens, l’Amérique tente de faire avancer ce qu’elle appelle une « feuille de route » pour l’Ukraine, proposant à Kyiv de signer un accord comprenant des clauses davantage favorables à Moscou. Ce document inclurait la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté de la Russie sur la Crimée ukrainienne — une étape inacceptable pour l’Europe, qui soulève en fait des préoccupations quant à la poursuite de la destruction du cadre du droit international. La publication souligne que de telles propositions ont suscité de la méfiance parmi les partenaires européens, car elles risquent de compromettre les mécanismes et la stabilité déjà établis sur le continent. Au niveau des sources diplomatiques, il est indiqué que des hauts responsables issus des États membres de l’Union européenne insistent sur le fait qu’il est impossible de permettre toute forme de légitimation de l’annexion de la Crimée, car cela signifierait la destruction définitive des principes fondamentaux du droit international et des règles établies garantissant la coexistence pacifique des États. « La Crimée et la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN sont pour nous une ligne rouge. Y renoncer signifierait saper la liberté et la sécurité de tout le continent, » a déclaré un diplomate. Les représentants de l’UE avertissent Washington que leurs pays ne soutiendront en aucun cas toute initiative en faveur de la reconnaissance de l’annexion de la Crimée, rappelant explicitement que toute démarche dans cette voie pourrait sérieusement compromettre l’unité et la stabilité de l’alliance transatlantique. Les hauts responsables soulignent que soutenir toute action contraire à la position officielle de l’Europe entraînerait un conflit diplomatique profond au sein de l’OTAN et pourrait remettre en cause le format même de cette alliance, qui fonctionne depuis plus d’une décennie. Par ailleurs, les discussions internes à l’OTAN montrent que l’attention principale est actuellement concentrée sur les dépenses de défense et la capacité de l’Alliance à répondre aux défis potentiels, plutôt que sur un éventuel « réalignement » diplomatique du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Cependant, des experts soulignent que la perspective que les États-Unis pourraient cesser de soutenir l’Ukraine ou refuser des négociations incluant la levée des sanctions et la reconnaissance des nouvelles réalités en Crimée pourrait provoquer une crise profonde dans la structure même de l’OTAN et mettre en péril la sécurité européenne. Les cercles diplomatiques mettent en garde contre toute tentative des États-Unis de changer de cap sur cette question, notamment en demandant un assouplissement des sanctions contre Moscou, car cela entraînerait une crise majeure dans l’unité de l’UE et risquerait de détruire les mécanismes de politique de sanctions qui, ces dernières années, ont permis de freiner l’agression de la Russie. Les représentants européens sont convaincus que toute reconnaissance de la Crimée comme territoire russe ou toute levée des sanctions représente non seulement une démarche risquée sur le plan diplomatique, mais aussi un catalyseur potentiel de tensions géopolitiques accrues. Face aux événements historiques des semaines à venir, malgré la nature inattendue des propositions venues de Washington, les dirigeants européens s’efforcent de préserver l’intégrité de leur position commune. Toutefois, les divergences internes et le potentiel d’aggravation du conflit autour des questions de sanctions et de soutien futur à l’Ukraine restent non résolues, ce qui pourrait déstabiliser non seulement la région, mais aussi les processus de sécurité mondiaux. Ainsi, l’Europe officielle refuse actuellement de soutenir toute démarche pouvant conduire à la légalisation de l’annexion russe de la Crimée, insistant sur le fait que toute modification de la position officielle aurait des conséquences directes non seulement sur ses relations avec les États-Unis, mais aussi sur la carte de la sécurité en Europe, en réduisant l’unité institutionnelle et en risquant de remettre en cause les mécanismes de dissuasion existants.

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