Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, se rendra prochainement aux États-Unis dans le cadre d’une importante visite diplomatique, au cours de laquelle il entend exprimer, à travers une position ferme de l’alliance européenne, un signal d’avertissement particulier à l’administration américaine concernant les scénarios possibles de fin de la guerre en Ukraine

Chas Pravdy - 24 avril 2025 18:32

Selon des informations obtenues auprès de trois hauts responsables proches des institutions européennes, la publication financière *Financial Times* indique que le politicien hollandais sera utile lors des discussions diplomatiques à Washington le 24 avril. L’objectif principal de sa visite est de demander de ne pas faire pression sur l’Ukraine en vue de conclure un prétendu « accord de paix » qui pourrait mettre en danger la souveraineté ukrainienne et renforcerait simplement la position de la Russie dans la région. Selon des sources du FT, lors de rencontres avec la direction des départements américain de la défense et des affaires étrangères — avec le secrétaire à la Défense américain Poutine, le secrétaire d’État Blinken et le conseiller à la sécurité nationale Sullivan —, Rutte prévoit de souligner ouvertement que la signature de tout « accord de paix » sans prendre en compte les intérêts de l’Ukraine pourrait représenter un recul pour la sécurité et la stabilité de tout le continent. « La paix, conclue uniquement pour satisfaire les intérêts de Moscou, ne fera qu’accroître les conditions favorables à la Russie, et pas au peuple ukrainien », affirment les interlocuteurs du FT. Le Secrétaire général de l’OTAN prévoit également d’attirer l’attention sur le fait que l’imposition à Kiev de décisions contraignantes dans le cadre d’un « règlement pacifique » — lequel, selon les diplomates, ne serait qu’un instrument pour satisfaire les ambitions russes — pourrait mettre en danger la sécurité de toute l’Europe. Selon eux, il s’agit d’un risque qu’il ne faut pas ignorer, surtout en prenant en compte la préparation et les discussions internes aux États-Unis concernant d’éventuels compromis sur le statut de la Crimée. De plus, lors de ses entretiens, Rutte envisage de discuter avec la direction américaine de la coopération sur le transfert d’une plus grande part des fonctions de défense de l’OTAN vers les forces européennes, ce qui serait un pas logique dans le cadre d’une répartition des responsabilités et pour réduire la pression sur les forces armées américaines. Plusieurs sources rapportent qu’à cette période, l’administration de Donald Trump aurait remis à l’équipe ukrainienne à Paris un document d’une page, qualifié par de nombreux experts de « projet final » d’accord de paix. Ce document comporte plusieurs points contestés, notamment la reconnaissance potentielle par les États-Unis du contrôle russe sur la Crimée occupée et un relâchement des sanctions contre Moscou. Le président Volodymyr Zelensky insiste, de son côté, sur le fait que l’Ukraine se réserve le droit de ne pas reconnaître l’annexion de la Crimée et refuse toute tentative de Moscou visant à lui imposer sa volonté. Dans ses déclarations officielles, le gouvernement ukrainien affirme que tout accord doit confirmer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et toute démarche vers des compromis avec le Kremlin sans une prise en compte ferme des intérêts ukrainiens est inacceptable. Les inquiétudes en Europe augmentent — des sources indiquent que des discussions internes parmi les responsables et diplomates européens tournent autour de la sécurité de la signature rapide d’un tel « accord de paix » conditionnel, notamment en tenant compte de la possibilité que les États-Unis reconnaissent comme contrôlées par la Russie des zones en Crimée. La direction galloise et les représentants de l’OTAN craignent qu’un tel scénario ne provoque une crise grave dans la coopération transatlantique, mettant en péril le sommet de l’OTAN prévu fin juin et compliquant la cohésion des partenaires occidentaux. Dans l’ensemble, la situation de tensions diplomatiques croissantes et de mouvements imprévisibles de la part des États-Unis et de la Russie suscite des préoccupations non seulement parmi les politiciens et militaires ukrainiens, mais aussi en cercle politique européen, car toute initiative imprudente pourrait bouleverser radicalement l’équilibre des forces et les perspectives dans la région. LECTURE CONSEILLÉE : Non seulement la Crimée, non seulement l’OTAN. Aspects méconnus d’un potentiel « accord de paix » entre l’Ukraine, les États-Unis et la Russie, et leur impact sur la sécurité en Europe.

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