Le président polonais Andrzej Duda a exprimé l’opinion que la paix entre l’Ukraine et la Russie nécessitera d’importants compromis de la part des deux côtés et conduira inévitablement à une situation où aucune des deux parties ne pourra revendiquer une victoire totale

Chas Pravdy - 24 avril 2025 16:27

Lors de sa récente interview pour la chaîne Euronews, citée par l’agence de presse « Europa press », le dirigeant polonais a ouvertement posé la question de la valeur de ce qu’on appelle la « victoire » dans le contexte d’un éventuel règlement du conflit. Dans l’ensemble, selon Duda, le scénario idéal pour la paix future doit prendre en compte un équilibre des intérêts, où aucune des parties ne pourra proclamer sa victoire absolue. En ses propres mots, il a déclaré : « Cela doit être un compromis. Je veux dire que, de facto, cette paix, à mon avis personnel, doit revenir à ce qu’aucune des parties ne puisse dire qu’elle a gagné cette guerre, parce que chaque côté, dans un certain sens, doit être prêt à faire des concessions. » Ainsi, ses propos laissent entendre que, pour parvenir à une paix juste et durable, l’Ukraine pourrait devoir accepter certaines limitations et concessions, notamment sur des questions qui font actuellement l’objet de conflits particulièrement aigus. Lors de la discussion sur la situation régionale, le président polonais a souligné que la poursuite de la guerre pourrait entraîner des pertes tant pour la Russie que pour l’Ukraine. Dans sa conception, le prolongement du conflit ne fait qu’approfondir la crise et compliquer la recherche d’une solution à long terme. Selon lui, un rôle actif pour la conclusion de la guerre doit être joué par un leader mondial — les États-Unis. Il a insisté sur le fait que seule la pression américaine pourrait rapprocher la signature d’un compromis et aider à établir une paix qui, bien qu’imparfaite, apporterait stabilité et éviterait de nouveaux massacres. Il est important de noter qu’ récemment, l’administration de l’ancien président américain Donald Trump a transmis à une délégation ukrainienne à Paris un document proposant des solutions pour le règlement du conflit. Ce document évoque la reconnaissance possible par les États-Unis du contrôle russe sur la Crimée annexée, ainsi qu’une politique encore plus souple quant à la levée ou l’assouplissement des sanctions contre Moscou. De telles propositions ont suscité une réaction vive à Kiev : le leader ukrainien Volodymyr Zelensky a clairement affirmé que l’Ukraine n’acceptera aucune condition allant à l’encontre du droit international. Il a souligné que la Crimée reste une partie du territoire ukrainien conformément aux accords internationaux et aux actes juridiques, et que son occupation ne peut être légalisée par aucun compromis ni aucun nouvel accord. Les médias abordent périodiquement la question des scénarios possibles pour l’avenir, notamment en ce qui concerne l’équilibre des forces et les accords politiques. Il est également préoccupant que dans certains pays européens, des inquiétudes existent quant aux conséquences potentielles de propositions précises, notamment celles qui envisageaient la reconnaissance de la Crimée comme partie intégrante de la Russie. Comme le rapporte le journal économique Financial Times, certains responsables européens craignent que des initiatives unilatérales de l’administration Trump sur la reconnaissance de ce qu’on appelle « l’occupation » de la Crimée par la Russie ne puissent gravement affaiblir la sécurité transatlantique et même mettre en danger le sommet de l’OTAN prévu pour fin juin. Selon des analystes, de nombreux pays européens adhèrent à cette approche stricte et réaffirment leur position selon laquelle ils ne feront aucune concession concernant la souveraineté de l’Ukraine. Ils soutiennent que le soutien à Kiev dans cette situation complexe est une question de principe et demeure inchangé. La diplomatie civile et le respect des normes juridiques internationales constituent toujours la base de leur politique, et ils ne sont pas prêts à remettre en question les principes de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, même sous prétexte de chercher une voie vers la paix. Ainsi, bien que les perspectives d’un compromis entre l’Ukraine, la Russie et l’Occident restent incertaines, une chose est évidente : pour tout règlement futur du conflit, il faudra tenir compte des intérêts de toutes les parties, les compromis seront fondamentaux dans ce processus, et sans le rôle actif des acteurs internationaux, notamment des États-Unis, les efforts pour établir la paix auront peu de chances de réussir.

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