La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a reconnu une violation des droits de l’ancien chef du Bureau national anticorruption d’Ukraine, Artem Sytnyk, lors de son procès

Chas Pravdy - 24 avril 2025 19:28

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a tiré une conclusion irrévocable concernant la conduite procédurale des instances judiciaires ukrainiennes à l’égard de l’ancien responsable du GBU, Artem Sytnyk. Selon leur décision, les tribunaux ukrainiens ayant examiné l’affaire concernant sa possible implication dans des actes de corruption ont violé des droits fondamentaux de la personne poursuivie, en protégeant son droit à un procès équitable. Cette décision importante constitue un signal supplémentaire à l’adresse du système judiciaire ukrainien quant à la nécessité de respecter les standards de la Convention européenne des droits de l’homme, notamment dans des affaires impliquant des hauts responsables proches de la lutte contre la corruption. Il est rappelé que l’affaire qui a été examinée par la CEDH concerne une procédure engagée contre Artem Sytnyk, soupçonné d’avoir reçu une gratification illicite. Selon la décision judiciaire de l’époque, en décembre 2019, il a été déclaré coupable et condamné à payer une amende. Son nom a également été inscrit sur le registre public des corrompus pour une durée indéterminée, ce qui a suscité d’importants remous dans la société et des critiques concernant la transparence et l’objectivité des processus judiciaires dans le pays. Les juges européens ont unanimement constaté que le système judiciaire ukrainien a enfreint plusieurs articles essentiels de la Convention européenne – notamment l’article 6, qui garantit le droit à un procès équitable, l’article 8, qui protège le droit à la vie privée et familiale, ainsi que l’article 18, relatif aux restrictions à l’exercice des droits et libertés. Dans leur décision, les juges ont souligné qu’au moment de l’examen de l’affaire dans les tribunaux ukrainiens, il a été fondé "sur des témoignages contradictoires d’une seule personne" concernant la libération et la gamme de dépenses y afférentes. De plus, la majorité des arguments de la défense n’a pas été prise en compte, et il est également souligné la probable subjectivité du juge de première instance, ce qui, selon la CEDH, aurait pu nuire au bon déroulement de l’affaire. Un point critique a été que les tribunaux n’ont pas examiné ou n’ont pas pris en compte les préoccupations d’Artem Sytnyk concernant le manque d’impartialité du juge ayant rendu la décision dans son dossier. Ceci est considéré comme une violation grave, car l’indépendance et l’objectivité du juge sont des éléments indispensables d’une justice équitable. En outre, la décision évoque que la procédure engagée contre Sytnyk n’était pas simplement de nature pénale ou administrative, mais comportait un aspect personnel qui a agi comme un facteur supplémentaire de déstabilisation de sa réputation. Une autre conclusion majeure concerne l’impact prolongé de l’inscription du nom de l’ancien responsable du GBU dans le registre des corrompus, laquelle a nui à sa réputation et à son autorité professionnelle. D’après la Cour, une telle décision remet en question l’objectivité et l’équité de tels actes et mine la confiance dans la justice en Ukraine en général. Il convient de souligner que la décision de la CEDH constitue non seulement une indication des violations internes du système judiciaire national, mais aussi un rappel de l’importance de respecter les standards de la tradition juridique européenne dans les affaires impliquant des hautes personnalités, en particulier ceux qui luttent contre la corruption. Cette décision pourrait servir de précédent pour de futurs procès et encourager une plus grande objectivité et transparence. De plus, il convient de rappeler qu’au mois dernier, la CEDH a partiellement statué en faveur de la plainte de défenseurs des droits ukrainiens, Maksym Butkevych et Yevheniya Zakrevska, relative aux événements de 2012-2013. À cette époque, le régime de Viktor Ianoukovitch avait activement entravé la tenue de protestations massives devant le siège du Procurateur général, ce qui a constitué une étape clé dans l’histoire du mouvement pour les réformes en Ukraine et la lutte contre la verticalité du pouvoir occulte. La décision de la CEDH dans l’affaire concernant Artem Sytnyk rappelle au pouvoir et au système judiciaire ukrainien l’obligation de respecter les standards de la justice, l’indépendance des juges et l’examen de tous les arguments légitimes de la défense dans les procédures ayant un impact déterminant sur la réputation et la carrière des responsables étatiques. La responsabilité pour un procès juste et transparent demeure une priorité, car elle conditionne non seulement la confiance des citoyens dans le système judiciaire, mais aussi l’image de l’Ukraine sur la scène internationale en matière de protection des droits et libertés de l’homme.

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