En région de Ternopil, des travaux d’exhumation des restes de citoyens polonais, dont les noms restent inconnus depuis plus de soixante-dix ans, ont débuté

Cet événement marque une nouvelle étape dans la recherche de justice et de réconciliation entre l’Ukraine et la Pologne, car il s’agit d’une tragédie qui, avec une profonde douleur, a uni les deux pays tout en étant longtemps sujet à des débats historiques. Le 24 avril, dans la région du village disparu de Puzhnyky, située en Ternopil, ont commencé les opérations d’exhumation des corps de citoyens polonais morts en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette importante étape est rapportée par l’agence de presse polonaise « Európai Pravda », citant la station de radio RMF FM. La région de Ternopil, où se déroule cette opération, a autrefois été théâtre de conflits impitoyables et de fosses communes, et aujourd’hui ce processus de vérité reprend vie. Cette opération massive rassemble des chercheurs polono-ukrainiens qui agissent comme témoins de la réconciliation et de la recherche d’une réponse légitime et digne aux crimes du passé. L’équipe comprend des médecins légistes, des archéologues, des généticiens et des anthropologues — des spécialistes qui travaillent pour identifier les victimes et rendre à leurs familles un hommage digne. La partie polonaise est représentée par la Fondation « Liberté et Démocratie », tandis que la partie ukrainienne a impliqué des experts du Centre de la mémoire nationale, de l’Université nationale de Pomorée et de partenaires de l’organisation non gouvernementale ukrainienne « Antiquités de Volhynie ». Avant le début des travaux, le secrétaire d’État polonais Mieczysław Wróbel a fait une déclaration émouvante qui reflète également l’essence de cette tâche minutieuse : « Des citoyens polonais ont perdu la vie à Puzhnyky, dont l’identité a déjà été établie. Nous souhaitons retrouver tous ceux qui ont été victimes de cette nuit tragique de 1945 et leur offrir un enterrement digne, symbolisant la mémoire et le respect. Les familles, qui attendent cette nouvelle depuis de nombreuses années, participent également au processus en fournissant un matériau génétique pour la comparaison. C’est notre responsabilité commune et notre honneur de boucler cette page de notre histoire. » Selon les premières informations, durant la Seconde Guerre mondiale, lors de combats féroces et de conflits à Puzhnyky, environ 80 citoyens polonais ont été tués. Le nombre exact de victimes reste encore à déterminer, mais compte tenu du contexte historique et des témoignages des témoins oculaires, on peut affirmer avec certitude qu’il s’agit d’une tragédie d’ampleur. Il faut aussi souligner que la localisation du site d’exhumation en forêt dense crée certaines difficultés : le transport du matériel spécialisé par voie terrestre a été une tâche ardue, surtout compte tenu des conditions météorologiques actuelles. Cependant, ce matin, grâce à un soleil éclatant et à un temps clair, les travaux ont repris un rythme plus favorable. Ce processus historique s’inscrit dans un contexte de tensions politiques et diplomatiques qui ont duré des années entre l’Ukraine et la Pologne. La question des recherches et des opérations d’exhumation est devenue l’un des sujets les plus sensibles dans les relations bilatérales. Entre 2015 et 2017, en Pologne, des actes de destruction de monuments ukrainiens ont été documentés, provoquant un vif émoi et approfondissant l’inquiétude historique. En réponse, en Ukraine, des moratoires sur la recherche des restes des victimes polonaises tuées pendant la Seconde Guerre mondiale par l’UPA ont été instaurés. Ces mesures ont engendré de longues controverses et divergences, exacerbant la crise de confiance entre les deux nations. Avec le changement de contexte politique, notamment sous l’influence du nouveau gouvernement en Pologne, dirigé par Donald Tusk, une décision a été prise pour relancer les travaux de recherche et d’exhumation. À Varsovie, des idées ont même été avancées selon lesquelles la résolution des conflits historiques et la recherche d’un consensus sur ces questions pourraient devenir une condition essentielle pour l’avenir adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Cela a rendu la question de l’exhumation encore plus cruciale sur la scène diplomatique. Déjà en janvier cette année, il a été rapporté que la fondation « Liberté et Démocratie », qui avait trouvé il y a deux ans le site de l’inhumation à Puzhnyky, avait obtenu l’autorisation des autorités ukrainiennes pour mener les travaux d’exhumation et poursuivre les recherches. Cette information est venue après que l’autorité politique polonaise a annoncé une avancée significative dans la recherche de la vérité concernant la Tragédie de Volhynie. L’ouverture de cette nouvelle page dans l’histoire commune des deux pays souligne l’importance d’organiser ces projets humanitaires et de rendre justice historiquement. Dans l’ensemble, les opérations d’exhumation en cours à Puzhnyky peuvent être vues comme une étape vers la dépassement du conflit passé, le rétablissement de la confiance et la recherche de compréhension entre l’Ukraine et la Pologne. Ce processus, difficile mais nécessaire, rappelle le coût de la guerre, la tragédie des vies humaines et le rôle de la mémoire dans la guérison de tout un peuple. La détermination de l’identité des victimes ne dépend pas seulement de la vérité historique, mais aussi de la possibilité de rendre hommage dignement à ceux qui ne sont pas revenus après cette nuit terrible de 1945.