En Grande-Bretagne, les risques sont désormais soigneusement pesés : possible annulation des plans d’envoi de militaires en Ukraine à cause de l’augmentation des dangers

Au Royaume-Uni, une discussion politique et militaire tendue se poursuit concernant les prochaines étapes pour soutenir l’Ukraine, notamment le renoncement à l’idée d’envoyer des forces britanniques pour superviser le cessez-le-feu dans notre pays. Des sources proches des milieux gouvernementaux et militaires expriment leurs préoccupations quant aux risques élevés et aux capacités limitées d’une telle opération. C’est ce qu’indique la publication ukrainienne "European Truth" en se référant à l’hebdomadaire britannique de renom The Times. D’après les informations obtenues par les journalistes, un discours interne est actuellement en cours au Royaume-Uni, remettant en question la pertinence et la sécurité de l’envoi de milliers de soldats dans des postes de contrôle dans des villes clés en Ukraine. L’idée initiale était que les forces britanniques aident à assurer le respect des conditions d’un éventuel cessez-le-feu, mais celle-ci est aujourd’hui remise en question en raison du niveau élevé de danger et de l’impossibilité de garantir la sécurité des militaires britanniques en zone de conflit. À la place ou parallèlement, les leaders du Royaume-Uni ainsi que de la France envisagent de concentrer leurs efforts sur d’autres axes d’aide à l’Ukraine — notamment en renforçant la protection de l’espace aérien et maritime du pays. Cette décision prévoit le renforcement de la défense anti-aérienne et des forces navales, ainsi que l’accroissement de l’aide militaire sous forme d’armement et de soutien technique à l’armée ukrainienne. Par ailleurs, il est envisageable d’envoyer des instructeurs britanniques dans l’ouest de l’Ukraine pour former et préparer les unités militaires ukrainiennes. Selon des proches britanniques, cette approche a davantage de chances d’être mise en œuvre sans risques excessifs tout en contribuant au renforcement des capacités de défense de l’Ukraine. Selon des sources qui ont souhaité rester anonymes, "les risques sont trop élevés et les capacités des forces insuffisantes pour mener à bien une telle opération de contrôle du cessez-le-feu". "La Grande-Bretagne a toujours adopté une position prudente sur cette question. La France, en revanche, soutenait une approche plus coercitive", cite The Times une source haut placée dans le ministère britannique de la Défense. Les analystes et experts militaires supposent qu’un tel ajustement des plans dans le cadre de la "coalition des résolus" pourrait contribuer à adoucir la position de la Russie, en créant des conditions pour la signature future d’un accord de paix. Selon eux, la démonstration de prudence de la Grande-Bretagne et de ses alliés pourrait obliger la Russie à changer de tactique et à être plus encline aux négociations, car une intervention militaire directe dans le cadre du contrôle du cessez-le-feu reste trop risquée et instable. Officiellement, au ministère britannique de la Défense, toute spéculation concernant des plans précis de déploiement d’un contingent militaire en Ukraine est rejetée. Dans un commentaire au journal "The Times", un porte-parole du ministère a indiqué que "des plans opérationnels sont en cours d’élaboration par la coalition des alliés conformément à des accords volontaires". Selon le représentant, il s’agit d’élaborer différents scénarios d’action "sur terre, en mer et dans les airs", ainsi que de prendre des mesures pour la restauration et le renforcement des forces armées ukrainiennes. Il est rappelé que les objectifs initiaux de la "coalition des résolus" comprenaient la création d’un ciel sûr, le contrôle des voies maritimes, la restauration de la paix sur le territoire et la constitution d’une armée ukrainienne forte. Tout cela doit, en perspective, contribuer à renforcer la sécurité et la stabilité dans la région, mais la réalisation de ces ambitions est aujourd’hui compliquée par les risques élevés et les limites diplomatiques. Ainsi, dans un avenir proche, on peut s’attendre à une intensification des débats sur les mécanismes les plus efficaces et sécurisés de soutien à l’Ukraine dans le contexte de l’agression militaire active et des défis diplomatiques. cette réorientation stratégique témoigne de la volonté des pays occidentaux de maintenir une posture prudente et d’éviter une implication militaire ouverte tout en souhaitant aider l’État ukrainien de manière aussi efficace que possible sans prendre de risques excessifs.