Les stratégies des États-Unis dans la lutte contre les crimes de guerre de la Russie en Ukraine ont connu des changements radicaux lors de la présidence de Donald Trump

Chas Pravdy - 23 avril 2025 09:27

Selon des informations du prestigieux journal américain The Washington Post, les États-Unis ont dissous un groupe interinstitutions spécial chargé de la collecte et de l’analyse des preuves des crimes de guerre commis par la Russie sur le territoire ukrainien. Mieux encore, le rôle clé de son coordinateur — la personne responsable de la collecte des renseignements et des analyses visant à prouver la culpabilité du Kremlin dans les atrocités contre le peuple ukrainien — a été abandonné. Selon des sources non divulguées, parmi d’anciens et actuels hauts fonctionnaires, ce groupe de travail a été créé conformément à une loi prévoyant une position spéciale pour la collecte et l’analyse d’informations sur les crimes de guerre. Ce poste était placé sous la responsabilité d’un officier nommé par le directeur du renseignement national américain, et sa création a été rendue possible grâce aux efforts d’anciens membres du Congrès et de conseillers actuels du président pour la sécurité nationale. L’un des co-auteurs de la loi était l’ancien membre de la Chambre des représentants Jason Crow, ainsi que Michael Wolters, qui occupe actuellement le poste de conseiller à la sécurité auprès de la Maison-Blanche. Comme l’indique Jason Crow, cette position a pour but d’être un outil pour tenir Vladimir Poutine responsable des crimes massifs qu’il a commis en Ukraine. « Selon le plan, ce programme devrait servir à assurer la justice et à dissuader ceux qui commettent des crimes de guerre », souligne-t-il. Selon lui, cette fonction a été créée sur une base bipolaire afin d’assurer un mécanisme indépendant, efficace et soutenu par la législation pour documenter les atrocités. C. Crow a appelé l’administration Trump et la directrice du renseignement national Tulsie Habbard à soutenir cette initiative, car sans elle, selon des experts, la capacité des États-Unis à être un défenseur mondial de l’État de droit diminue. Selon des analystes, la suppression de ce groupe de travail et le licenciement de son chef ne sont pas seulement une démarche intérieure aux États-Unis, mais aussi un signal fort à l’intention des alliés et des adversaires. Cela indique qu’un changement s’opère dans la politique américaine concernant la responsabilité internationale pour les crimes de la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine, et que ce changement affaiblit la veille stratégie d’engagement actif et de poursuite accélérée des responsables. À la fin de l’année dernière, l’administration Trump avait décidé de retirer les États-Unis d’une coalition internationale sous l’égide de l’Union européenne, créée dans le but de punir la Russie pour ses violations du droit international en Ukraine. De plus, la Maison-Blanche a décidé de réduire le travail du groupe chargé de la responsabilité pour les crimes de guerre du ministère de la Justice et de supprimer le programme de saisie des actifs des oligarques russes soumis à sanctions. Par ailleurs, plusieurs agences de sécurité nationale américaines ont cessé leur coopération dans le cadre d’efforts conjoints pour lutter contre la désinformation russe, les cyberattaques et le sabotage. Ainsi, ces mesures témoignent d’un réexamen radical des approches de l’administration américaine concernant la lutte mondiale contre les crimes de guerre et les violations des droits de l’homme en Ukraine. Alors qu'il semblait encore récemment que les États-Unis soutenaient activement l’ordre international et les mécanismes juridiques pour dénoncer et poursuivre les responsables de crimes de guerre, les changements actuels dans la structure et la politique rappellent un retour à une position plus prudente et axée sur la défense des intérêts nationaux. Cela suscite, de la part des partenaires internationaux et des organisations de défense des droits de l’homme, des préoccupations quant à la nécessité pour Washington de revenir à l’importance de préserver et d’étendre les mécanismes de responsabilité juridique pour les crimes commis en Ukraine et dans d’autres pays, face à la menace des régimes autoritaires.

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